Une rave-party illégale s’est déroulée le pont du 8 mai sur la petite commune de Crans près de Champagnole (Jura). Alertées au dernier moment, les forces de l’ordre ont tenté de limiter et encadrer le nombre de participants affluant sur le site. Une vaste opération de saisie s’est déroulée une fois la musique terminée.
Plus de 3.000 teufeurs réunis entre le samedi soir et le lundi férié du 8 mai. Dans la petite commune du Jura, on n’a rien vu arriver. Le rendez-vous avait été fixé par messagerie aux teufeurs. Samedi en début de soirée, les premiers véhicules ont convergé vers les champs. Un mur de son a été installé, ne causant pas de nuisances sonores pour les habitants de Crans, mais une circulation inhabituelle.
La préfecture a déployé un dispositif de sécurité, 200 gendarmes, la protection civile puis Croix-Rouge pour sécuriser l'événement et éviter tout incident. Une quarantaine de personnes ont été prises en charge. Cinq d’entre elles ont nécessité un transport vers un hôpital.
Tout le matériel saisi
Un arrêté interdisant la rave-party a été pris au cours du week-end. Cet arrêté et l’article L-211-15 du code de sécurité intérieure ont permis de saisir administrativement le matériel des organisateurs. Une unité de force mobile venue de Marseille a ainsi confisqué le mur de son d’une puissance de 70 KW, les platines, amplis, tables de mixage, générateur et deux poids lourds de transport. Ce matériel est saisi pour une durée de six mois.
La préfecture invite les organisateurs de rave party, free party, teknival à prendre contact avec les services pour déposer une demande d’autorisation de leur soirée.
Une quarantaine d’infractions
Lors de la rave party de Crans, les gendarmes ont constaté 21 conduites sous stupéfiants. Six amendes pour consommation de drogue ont été dressées. 3 procédures sont lancées pour détention de cocaïne, méthamphétamine et cannabis. Les forces de l'ordre ont constaté également 5 conduites en état d'ivresse et une dizaine d’infractions au code de la route (conduite avec téléphone, non-assurance de véhicule, défaut de contrôle technique”.
Des agriculteurs en colère
Lundi 8 mai, alors que la rave-party était sur le point de se terminer, l’adjointe au maire a expliqué à nos journalistes que l’évènement au final, “ça s’est bien passé, on est plus inquiet pour l’état de la nature, de la flore et de la faune” confiait alors Marie-Claude Baverel.
Les plus en colère étaient les agriculteurs du secteur qui louaient les champs communaux devenus terrains de la rave-party. “C’est une vraie catastrophe pour nous… Aujourd'hui, entre le loup, les écolos, et maintenant les rave-party, le monde agricole commence à saturer de toutes ces choses-là” réagissait l’un des agriculteurs, Alexandre Guyon.
Les organisateurs avaient passé la consigne de laisser le site de la rave-party dans un état de propreté. Mais une nouvelle remise en herbe sera nécessaire pour remettre le site en état.