L'entreprise MBF Aluminum, spécialisée dans les pièces en aluminium pour les moteurs de voiture, pourrait voir ses effectifs réduits de moitié. La direction, les syndicats et les salariés manifestent ce jeudi 15 octobre 2020 à Saint-Claude, dans le Jura.
Les salariés de MBF Aluminium, sous-traitant automobile implanté à Saint-Claude, comptent bien défendre leurs emplois menacés à plus ou moins court terme. Ce jeudi 15 octobre, une manifestation a débuté dès 10 heures, au départ de la cathédrale de Saint-Claude. Les 140 employés présents ont ensuite rejoint la place du 9 avril 1944 où se tient un rassemblement en soutien au personnel soignant et à l’hôpital. L'après-midi, le cortège se dirigera à la sous-préfecture.
150 emplois sont menacés
À l'origine de cette manifestation, la direction générale de MBF Aluminium. "Nous avons fait trois assemblées générales lundi et mardi pour informer les salariés de notre volonté d’opérer un bras de fer avec les autorités politiques", nous explique, Adeline Munarolo. La directrice de l'entreprise franc-comtoise ne cache pas sa colère après la publication, la semaine dernière, d'un rapport diligenté par la Direction générale des entreprises (DGE), au service du ministère de l’Économie et des Finances. Cet écrit n'annonce pas des jours heureux pour les sous-traitants automobiles. Pour MBF, il pointe la possibilité de sauver l’entreprise, mais en sauvegardant la moitié des effectifs seulement. Au total, 150 emplois pourraient disparaître. "À 150 salariés, l’usine ne peut pas tourner. C'est impossible. Il faut sauver les emplois. Nous l'assumons, c'est la direction générale qui lance cette manifestation", assure Adeline Munarolo.Seule la CGT soutient la manifestation
De son côté, la CGT est le seul syndicat à adhérer à l'initiative. "On va demander à ce que les discours des politiques de réindustrialisation soient concrétisés. Il faut arrêter les discours de façade. C'est aux politiques d’imposer à Renault et à PSA de relocaliser l’activité.", explique Naïl Yalcin, délégué syndicat MBF Saint-Claude. La direction, pour sa part, nous a précisé vouloir assigner Renault, l'un de ses principaux clients, en justice pour non-respect de ces contrats et des engagements de volume. Elle se dit "prête" également à "intenter une action contre l'État français".Contacté par nos soins, le maire de Saint-Claude, Jean-Louis Millet, nous a indiqué ne pas être présent à la manifestation. Il est cependant représenté par l’un de ses adjoints. "Je soutiens les salariés. Ils ont été victimes du diesel gate. Il est évident que la mairie de Saint-Claude fera tout pour maintenir les emplois. C’est la plus grosse entreprise de la ville. Je souhaite que la situation de MBF trouve une solution favorable", conclut Jean-Louis Millet.