Silencieux, autonome, moins polluant : l'enjambeur électrique nouvel allié de vignerons du Jura

Un nouvel enjambeur électrique autonome se fait une place entre les rangs des vignes du Jura. Un robot d’une valeur de 200 000 euros, qui s’inscrit dans une volonté de l’État français de changer les pratiques agricoles.

Est-ce une nouvelle révolution agricole qui se profile ? Pour Benoît Badoz, c’est de bon augure. Vigneron à Poligny dans le Jura, il a acquis un enjambeur automate capable de désherber sans discontinuer les parcelles de ses 10 hectares de vignes. S’il ne fait pas de bruit, son travail n’en est pas moins primordial. « C’est un robot autonome qui travaille seul. Il faut une présence humaine à moins de 400 mètres, ce qui nous permet de faire d’autres tâches. Il vient nous décharger de notre travail à un moment, comme au mois de juin, qui est très surchargé », détaille Benoît Badoz au micro de nos journalistes Catherine Schulbaum et Jean-Stéphane Maurice.

Vers une troisième révolution agricole ?

Il faut compter 200 000 euros pour s’offrir cet engin, l’État prenant en charge 40% du prix avec le programme de financements français FranceAgriMer. Une volonté de changer les pratiques. « Ils appellent ça France 2030, la troisième révolution agricole. Ils ont mis le système militaire GPS RTK au profit de l’agriculture pour inciter les constructeurs à innover. Le matériel est innovant car électrique et il va polluer 60% de moins qu’un tracteur malgré sa fabrication, son utilisation et son recyclage », commente Benoît Badoz.

Concrètement, l’appareil est autonome, programmé et surveillé à distance par le vigneron. « Il m’affiche la cartographie de la parcelle concernée et je lui dis dans quel sens je veux qu’il travaille, tous les rangs ou tous les deux rangs. Je choisis la vitesse, la profondeur de travail », décrypte Benoît.

Mis au point par un fils de vigneron champenois et fabriqué à Reims (Marne), le robot est presque 100% français, seules les batteries proviennent de Chine. « Ils ont un partenariat signé avec Renaud qui va fabriquer en France ces batteries », complète le cultivateur.

Quel avenir pour ces matériels hi-tech ?

Si le nouvel enjambeur sert essentiellement actuellement à désherber les pieds de vigne, l’appareil est conçu pour être évolutif. « Pour l’instant, il sait faire le travail du sol, il sait aussi tondre avec des petites tondeuses sur les côtés. En fin d’année, ils vont sortir la rogneuse qui va écimer les rameaux et ensuite, en 2025 il y aura le pulvérisateur pour traiter la vigne, qui sera un peu révolutionnaire c’est-à-dire confiné avec des bacs récupérateurs de produits, qui vont baisser les produits utilisés à peu près de deux tiers. Il y aura une caméra thermique qui mettra du produit en fonction de l’épaisseur du feuillage », énumère Benoît Badoz.

Peut-on alors imaginer qu’à l’avenir, nous ne verrons plus de vendangeurs avec les paniers sur le dos ? « Ça dépend si on veut respecter la tradition française, mais c’est surtout un problème de trouver la main-d’œuvre avant tout, pour les vendanges, mais pour les travaux aussi. Là actuellement pour le travail du sol. Si on n’a pas d’outil, un matériel, ce sera la pioche. Qui va la passer aujourd’hui ? ».

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