Mauvais fourrage, tracteurs embourbés et pertes de récoltes : la pluie donne du souci aux agriculteurs

Les fortes pluies de ces derniers mois impactent l’activité des agriculteurs. Avec des champs gorgés d’eau, les semis sont en retard ou pourrissent, laissant présager des impacts négatifs sur les rendements.

Cette année, le soleil ne laisse guère échapper que quelques rayons. Si cela peut affecter le moral des habitants, ce manque de chaleur a des conséquences plus dramatiques pour le monde agricole. Terres détrempées, mauvais fourrages, champs gorgés d’eau, les conditions sont loin d’être optimales.

« On n’a jamais eu un hiver aussi humide. Depuis le 15 octobre, on a eu 850ml d’eau. Certaines cultures plantées avant cette date ont réussi à lever, mais celles plantées après dans les zones avec un excès d’eau sont soit abîmées, soit mortes », déplore Marc Saumont, président de la coordination rurale de Bourgogne-Franche-Comté (CR BFC).

Du retard dans les semis

Et en ce printemps qui continue d'être pluvieux, l’activité prend du retard. Le maïs, le soja et le tournesol tardent à être plantés. « Normalement, la période du tournesol, c’est autour du 1er mai et là, on devrait déjà en avoir des bien déployés. À l’heure actuelle, il n’y a rien », constate Emmanuel Aebischer, président de la FDSEA de Haute-Saône. 

Le blé est également touché. « Sur une culture, il n’y a eu que 400h d’ensoleillement. Ce n’est pas bon. On arrive dans la période des jours les plus longs et pourtant on ne voit pas le soleil, ça pèse sur le moral », continue Emmanuel Aebischer.

Des champs impraticables avec des terres trop humides. Les tracteurs se retrouvent embourbés. En semant, les sols sont tassés. Et les impacts se verront sur plusieurs années, selon Marc Saumont : « On a déjà eu ce cas en 2021 où on avait moissonné, il y a encore des traces aujourd’hui ».

Dans le nord Franche-Comté aussi ce phénomène est visible. « Toutes ces parcelles qui n’ont pas été semées, c’est une possible perte de récolte d’autonomie fourragère pour les exploitants sur l’année prochaine. », développe Tanguy Follot, président des Jeunes Agriculteurs du Territoire de Belfort.

 

Les foins également pourraient être débutés mais la période de pluie nous empêche d’avancer

Tanguy Follot, président des Jeunes Agriculteurs du Territoire de Belfort

Des terrains qui sont inadaptés pour les animaux. « Pour que les bêtes puissent profiter du pâturage, il faut que les sols aient une portance correcte pour éviter de l’abîmer et donc empêcher les piétinements qui coupent la pousse de l’herbe », explique Pierre Koehly, agriculteur à Réchésy (Territoire de Belfort).

Un impact sur les rendements

Qui dit retard, dit également baisse de rendement. « On a acheté des semences devant être plantées début mai et qui nécessitent un certain nombre de jours de chaleur pour arriver à maturation. Avec la météo, il faut prendre des variétés plus précoces, mais ce n’est pas la même qualité. C’est toute l’agronomie et les récoltes d’hiver qui seront impactées », complète Marc Saumont, président de la CR BFC.

Niveau production laitière, là aussi les conséquences sont visibles. « Les vaches mangent du mauvais fourrage donc on sait que la qualité sera moindre. On aura un impact économique réel sur la production laitière », regrette Emmanuel Aebischer, président de la FDSEA de Haute-Saône. Des conséquences économiques qui affecteront les revenus des agriculteurs. « Déjà qu’on a des retards sur les primes, là ça devient très compliqué », s’attriste Marc Saumont.

Vivre au jour le jour

Avec une météo aussi incertaine, il est difficile pour le monde agricole de s’organiser. « On ne peut compter que sur notre patience, et vivre au jour le jour. Il nous reste encore des surfaces conséquentes à implanter, notamment sur les bords d’eau et des rivières », rajoute le président de la CR BFC.

Les prévisions météo ne sont guère porteuses d’espoir pour les agriculteurs. Même si le soleil fait sa réapparition, il faudra du temps pour que les terres sèchent et que l’activité puisse continuer. « Si on n’a pas plus de quatre jours de beau, ça ne sèche pas. Les nappes sont pleines, on a revu des zones très humides qui ne l’avaient pas été depuis des années », note Marc Saumont.

 

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