Sale coup pour les établissements thermaux de Lons-le-Saunier dans le Jura. Depuis fin juillet, une bactérie appelée pseudomonas a contaminé l’eau des bassins et contraint l’établissement à fermer ses portes en pleine saison thermale. Même si tout est fait pour rouvrir rapidement.
« C’était vraiment le dernier truc qu’il nous fallait ! » se désole Laura Landry, la directrice des thermes de Lons-le-Saunier.
Car depuis fin juillet, la station thermale, exploitée par le réseau Valvital, est totalement à l’arrêt.
En cause, une bactérie appelée pseudomonas, dont des traces ont été retrouvées dans l’eau.
Une situation qui a mené l’ARS, l’Agence régionale de Santé, à fermer l’établissement le temps d’éliminer cette bactérie (voir encadré).
Protocole de désinfection drastique
Depuis, un protocole de désinfection a été mis en place et des analyses sont menées chaque semaine par l’ARS pour scruter l’évolution de la situation. Des autocontrôles sont aussi pratiqués par l’établissement thermal.
« Le problème, c’est que c’est très long car il y a environ 10 jours de délai entre l’analyse et les résultats. Et si les résultats ne sont pas bons, on doit reprendre le protocole de désinfection depuis le début », explique la directrice.
C’est la 1ère fois que les thermes de Lons-le-Saunier sont confrontés à une telle situation. Même si d’autres stations, comme celle de Salins-les-Bains, ont été aussi touchées il y a quelques années.
Une réouverture contrariée
Mais pour l’établissement thermal, cette contamination tombe au plus mauvais moment.
L’établissement vient de réaliser 2,8 millions d’euros de travaux pour rénover les lieux de fond en comble.
Le bâtiment, vétuste, a été totalement ré-isolé, les parties communes ont été rénovées du sol au plafond, tout comme l’aération et l’extraction de l’air.
Bref, « on était fin prêts pour la réouverture », constate, amère, Laura Landry.
Ensuite le Covid-19 est venu jouer les trouble-fête. Avec pour conséquence une fermeture partielle, et surtout une baisse de 30% de la capacité d’accueil du site, pour respecter les mesures de distanciation sociale.
Une première crise que l’établissement a su surmonter : le personnel a été formé, équipé, et tout un protocole d’accueil mis en place très rapidement.
Des curistes compatissants
Mais avec cette présence de bactéries, c’est le coup de grâce.
Une semaine et demi après son ouverture le 13 juillet, l’établissement doit à nouveau fermer ses portes… en pleine saison thermale !
Un coup dur pour de nombreux curistes, venus profiter des bienfaits de l’eau jurassienne. Heureusement, la clientèle, essentiellement locale et régionale, comprend et a été compatissante. « Nous avons reçu beaucoup de messages de soutiens, ça nous fait chaud au cœur », explique la direction.
Salariés au chômage partiel
De quoi rassurer un peu aussi le personnel : les 22 salariés en CDI et la dizaine de saisonniers sont tous ou presque au chômage partiel actuellement. Avec, forcément, une certaine crainte pour l’avenir.
Un avenir qui dépend évidemment des perspectives de réouverture.
Réouverture fin septembre ou début octobre
Pour ce qui est des cures, l’établissement espère rouvrir début octobre, pour pouvoir accueillir les curistes jusqu’au 5 décembre. Soit environ 2 mois d’exploitation du site. « C’est peu, mais pour nous c’est essentiel, et on tient à ouvrir cette année ».
Bonne nouvelle en revanche du côté du Spa : l’espace bien-être pourrait lui rouvrir plus tôt, autour du 28 septembre si tout va bien.
En tout cas, tout est fait pour rouvrir au plus tôt.
Des techniciens spécialisés, venus d'Aix-les-Bains, sont actuellement sur place pour tenter de régler au plus vite le problème.
En attendant, l'établissement continue d'informer ses clients en temps réel via sa page Facebook.
Avec l'espoir que 2021 soit un renouveau, après une « annus horibilis » en 2020.
Pseudomonas, une drôle de bactérie
Ces bactéries, largement répandues dans l'environnement, occupent des niches écologiques variées, mais se retrouvent plus particulièrement dans les milieux humides tels que les eaux douces, les eaux de mer, les eaux thermales.Elles se retrouvent en plus petite quantité dans les eaux riches en matières organiques (en particulier les eaux stagnantes) conséquence de la compétition entre microorganismes où les Pseudomonas ne sont pas les plus performants.
Dans les habitations, elles se retrouvent ainsi dans les siphons d'évier, les eaux de réservoirs d'eaux de pluie qui, lorsqu'elles sont utilisées pour l'arrosage des plantes, peuvent provoquer des maladies sur les plantes en particulier les fleurs.