Plusieurs proches de victimes d'affaires non élucidées témoignent sur France 5 mercredi 6 septembre 2017, à 20h50. Ils pointent les incroyables dysfonctionnements de la justice. Marie-Rose Blétry, dont la fille a été tuée de 123 coups de couteau en Saône-et-Loire, raconte.
Il n'existe pas de chiffres précis sur le nombre de crimes non élucidés en France."Ces affaires sont peu à peu "délaissées". Commence alors pour les familles des victimes une lutte contre l'inertie de la justice. Les proches se heurtent aux enquêtes qui piétinent, au mutisme des juges, à l'enlisement des dossiers" explique Florence Kieffer, réalisatrice du documentaire "Justice, le douloureux silence".
Marie-Rose Blétry a perdu sa fille Christelle, sauvagement assassinée le 28 décembre 1996 à Blanzy, en Saône-et-Loire. Pendant des années, Marie-Rose s’est battue sans relâche pour qu’on retrouve l’assassin de sa fille. Avec d’autres, elle a fondé l’association Christelle avec pour objectif de maintenir le dossier ouvert et retrouver le tueur.
D’autres familles de jeunes femmes assassinées en Saône-et-Loire se sont joint au combat judiciaire. Corinne Herrmann et Didier Seban, deux avocats parisiens, ont été engagés pour relancer les procédures.
Résultat : 18 ans après les faits, un homme de 54 ans a été confondu par son ADN.
Le procès a eu lieu début 2017 devant la cour d'assises de Saône-et-Loire. Pascal Jardin a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour le viol, puis le meurtre de Christelle Blétry, âgée de 20 ans.
La cour d'assises de Saône-et-Loire a condamné jeudi soir Pascal Jardin à la réclusion criminelle à perpétuité pour le viol et le meurtre de Christelle Blétry en 1996. L'un des avocats de Pascal Jardin a indiqué qu'il souhaitait faire appel.
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Les dysfonctionnements de la machine judiciaire
France 5 donne aussi la parole à Éric Boisseranc qui refuse que le meurtre de sa fille soit classé.
Marine, une lycéenne de Villefranche-sur-Saône, a été tuée de douze coups de couteaux le 11 octobre 2005. "Après plusieurs années de combat, la justice a accepté, en juillet 2016, de procéder à de nouvelles analyses génétiques sur les scellés conservés depuis le drame."
Il y a aussi le témoignage de Jonathan Oliver, un Anglais installé en Normandie. Lui aussi essaie de savoir ce qui est arrivé à sa fille disparue. Autant d’histoires émouvantes qui mettent en lumière les dysfonctionnements de la machine judiciaire.
L’émission "Justice, le douloureux silence" sera rediffusée
-mercredi 13 septembre à 00h45
-dimanche 17 septembre à 23h30