Le gouvernement a débloqué des aides pour les acteurs du secteur de la montagne et des stations de ski françaises, toujours fermées en raison de l'épidémie de Covid-19. On vous explique.
Une réunion avait lieu lundi 1er février entre les acteurs français de la montagne et le Premier ministre Jean Castex. Alors que les variants Covid-19 sont arrivés en France et que la situation reste préoccupante sur le plan sanitaire, les stations de ski françaises fermées depuis le début de la saison ne rouvriront pas ces prochains jours. Le but pour les professionnels du secteur ? Obtenir des aides pour palier au manque à gagner d'une potentielle saison blanche.
"Le dispositif d’indemnisation des charges fixes va évoluer pour tous les acteurs. Nous avons la confirmation de pouvoir prolonger jusqu’au 15 avril les collaborateurs saisonniers en activité partielle" a expliqué Alexandre Maulin, président de Domaines skiables de France, le syndicat national des gestionnaires de remontées mécaniques, qui a salué "des avancées".
"C'est un pas énorme"
"Les secteurs les plus touchés comme l'hôtellerie, la restauration ou l'hébergement pourront bénéficier de la couverture de 70% des charges fixes comme les frais de logement ou le coût des congés payés des salariés : elle sera élargie dans le cadre du fonds de solidarité" a précisé le Premier ministre Jean Castex.
Les commerces de location de matériel et d'activité de montagne auront donc droit d'accéder au fond de solidarité. Pour Jean-Luc Boch, Président Association Nationale des Maires des Stations de Montagne, cette nouvelle est un soulagement. "C'est un pas énorme à l'attention des professionnels. On va sauver 90 à 95% d'entre-eux" a-t-il explique sur RTL ce mardi matin.
En réunion avec le Premier Ministre, @jl_boch rappelle l’urgence de connaître précisément les montants de compensations. Il déposera cette semaine à Matignon un état précis des finances des communes support @JeanCASTEX @anmsm pic.twitter.com/8tiLSlBXZ7
— ANMSM (@anmsm) February 1, 2021
De plus, les salariés et saisonniers en activité partielle pourront bénéficier d'une prise en charge intégrale de leurs frais de formation dans le cadre du dispositif FNE-formation (voir le détail des aides pour les acteurs de la montagne).
Pour finir, le Premier ministre a également annoncé le lancement au printemps d’un plan d’investissement pour le tourisme de montagne. Le but ? Permettre de proposer dans les années à venir une offre plus verte, plus diversifiée et plus compétitive, en lien avec les collectivités territoriales, les entreprises et l’ensemble des acteurs de la montagne.
"Désolation de supporter une année blanche"
Philippe Alpy, vice-président du département du Doubs et président du syndicat mixte Mont d'Or dont fait partie la station de ski de Métabief, est satisfait de ces mesures, même si elles nécessitent des études approfondies au cas par cas. "Je me réjouis que le gouvernement donne le pendant de ce qui se fait dans les autres champs d'activité. Nous attendions qu'il y ait un plan de continuation de l'activité et de prise en charge. Tous les acteurs économiques de la montagne n'ont pas tous les mêmes enjeux. C'est un écosystème très complexe, du petit entrepreneur à la grosse société privée. C'est important aussi qu'il y ait une réflexion engagée avec tous les acteurs pour que la montagne soit accueillante et puisse faire face aux changements climatiques" nous a-t-il expliqué.
Selon lui, les massifs montagneux ont une véritable attractivité, que ce soit en hiver ou en été. "Et ça, c'est fabuleux. Les investissements ne doivent pas se faire que sur les remontées mécaniques. La station de Métabief est bien placée pour le savoir. Tout le monde essaie de trouver dans ce mal le mieux, le plus, ou la force de s'adapter. Le Covid-19, c'est un accélérateur de process qu'il faut mettre en oeuvre mais qui ne peut pas se faire sans argent" poursuit-il.
Annie Genevard, députée UMP du Doubs et présidente de l'Association nationale des élus de la montagne, parle pour sa part d'un "sentiment mêlé, de satisfaction de voir que la montagne est considérée et consultée, mais de désolation de supporter une année blanche".
"Le montant des aides est conséquent, mais c'est un secteur qui le mérite car l'économie de la montagne est quelque chose de très important et notamment aussi en terme de positionnement international. Cela dit, évidemment, les acteurs de la montagne veulent travailler. L'incompréhension domine parce qu'il serait possible avec des contraintes sanitaires renforcées de pouvoir faire perdurer une activité" conclut la députée du Doubs.