Deux syndicats agricoles ont envoyé une lettre ouverte au président du groupe laitier Lactalis pour protester contre l'annonce du prix d'achat du lait en juillet. C'est un véritable coup d'arrêt pour les producteurs", selon eux.
257 centimes la tonne
Le prix négocié pour le troisième trimestre chez Lactalis est tombé à 257 euros la tonne début juillet, contre 262 euros au trimestre précédent.
Et ce, alors que l'un des concurrents de Lactalis, Sodiaal, achète actuellement aux éleveurs à 275 euros/tonne, a expliqué Thierry Coué, président de la FRSEA Bretagne, branche régionale de la FNSEA cosignataire de ce courrier avec son homologue locale des Jeunes Agriculteurs (JA).
En 2015, la moyenne nationale d'achat du prix du lait n'est jamais passée en deçà des 300 euros, prix déjà jugé insuffisant à l'époque par les producteurs pour couvrir leurs frais.
expliquent les syndicats agricoles dans ce courrier transmis à la presse et adressé à Emmanuel
Monsieur le président, les dernières annonces de prix du lait payé à vos producteurs soufflent un vent de panique et d'inquiétude dans les campagnes"
Besnier, président de Lactalis.
expliquent les Fédérations régionales des syndicats d'exploitants agricoles (FRSEA) et Jeunes agriculteurs (JA) de l'Ouest.Elles attisent une colère grandissante des producteurs vis-à-vis du groupe que vous dirigez. (...) L'annonce du prix du lait pour juillet par Lactalis est un véritable coup d'arrêt pour les producteurs"
Selon les syndicats agricoles, "le groupe Lactalis affiche depuis de longs mois un prix du lait parmi les plus faibles de France" et "la situation des producteurs est catastrophique".
Plus de transparence sur les négociations autour du prix du lait
La FNPL a rappelé "la nécessité de faire aboutir la loi Sapin 2 en apportant plus de transparence dans les négociations commerciales entre les transformateurs et distributeurs"."Les conditions générales de vente doivent indiquer le prix prévisionnel moyen proposé par le vendeur aux producteurs. Des accords-cadres entre les entreprises et les organisations de producteurs doivent être obligatoires. La FNPL attend des sénateurs et des députés le vote de cette loi (étudiée actuellement en procédure accélérée au Sénat, ndlr) et ainsi résister aux pressions des pots de fer", explique le syndicat.
Basé à Laval, Lactalis, affiche un chiffre d'affaires de 17 milliards d'euros pour un effectif de 75.000 salariés dans le monde.