Le syndicat Alliance Police Nationale organise en France plusieurs rassemblements mercredi 18 mai dont huit en Franche-Comté. Il dénonce la haine anti-flic de ces derniers mois et l'épuisement des effectifs sollicités sans ménagement depuis janvier 2015.
Vu de l'étranger, il y a de quoi s' y perdre. Cette semaine, la France ressemble à un immense champ de grèves, avec ces rues bariolées aux couleurs des différentes bannières syndicales, ces vitrines brisées, ces voyageurs restés à quai, ces routes bloquées et...et ces policiers dans la rue, eux aussi munis de banderolles.
Dans la famille des mouvement sociaux de la semaine, celui des policiers peut surprendre, on a plutôt l'habitude de voir les forces de l'ordre de l'autre côté des manifestants...
L'affiche de trop
Oui mais voilà, les flics en ont ras le képi même si ils n'en portent pas. Le syndicat Alliance Police Nationale a décidé de sortir de sa réserve et organise ce mercredi pas moins de 80 rassemblements partout en France dont huit en Franche-Comté.
Pour Frédéric Paillard, secrétaire régionale d'Alliance Police Nationale BFC, "la goutte d'eau qui a fait déborder le vase c'est le tract de la CGT" .
explique le policier, avec le climat social de ces derniers mois, il affirme que sur le terrain les rapports avec les manifestants sont devenus beaucoup plus difficile. La période de grâce est bel et bien terminée pour les forces de l'ordre. Et les coups donnés par un agent sur un étudiant, filmés, médiatisés, n'ont rien arrangé. Depuis, plusieurs manifestations anti-policières ont été organisées."Ceux qui disaient je suis Charlie ne le sont plus"
Pour le syndicaliste, il ne faut pas non plus oublier les collègues qui se sont eux aussi frapper, des collègues épuisés car beaucoup trop sollicités.
Et de rappeler que le rôle premier du policier n'est pas d'encadrer les manifestations, de maintenir l'ordre. "Avant, on était aidé par les CRS, la gendarmerie mobile, mais maintenant ils assurent des missions spécifiques comme à Calais, sans compter le plan vigipirate. ""On est sous pression depuis janvier 2015, certains n'arrivent même plus à prendre leur repos avec leur famille. Les fonctionnaires de police sont employés à 110, voire 150 % de leur capacité. "
Frédéric Paillard insiste également sur les mauvais choix parfois de leur commandement direct, les Préfectures. Il juge les réponses parfois indaptées, trop tardives, par rapport à ceux " qui viennent casser du flic".
Huit rassemblements en Franche-Comté
La Bourgogne Franche-Comté compte environ 2800 fonctionnaires de police.Mercredi 17 mai, des rassemblements seront organisés à :
Besançon, Pontarlier, Montébliard, Lons-le-Saunier, Dole, Vesoul, Héricourt et Belfort.