La petite fille qui voulait voir la guerre, L'ami interdit et Les amours d'un fantôme en temps de guerre feront découvrir à vos enfants des histoires d'amour et d'amitié passionnantes, sous les bombes de 1914 à 1945.
Chronique du 13 novembre 2018 :
La petite fille qui voulait voir la guerre
de Jean-Yves Le Naour et Christelle Galland
Éditions GRAND ANGLE
A partir de 9 ansLa petite fille qui voulait voir la guerre est une très jolie bande dessinée.
Elle raconte en parallèle les aventures de Clémence, une fillette de 10 ans, qui vit en 2018 et celles de son aïeule qui vivait en 1914.
En préparant un exposé sur la guerre de 14/18, Clémence découvre l’histoire de son arrière-grand-mère, prénommée elle-aussi Clémence, au travers de ses lettres.
Cette petite fille intrépide et aimante ne se satisfait pas d’attendre des nouvelles de son père parti au front.
Cette bande dessinée est très belle et très sensible.
Elle dresse un tableau très intéressant de la vie à l’arrière, loin des tranchées pendant la première guerre mondiale d'autant plus réaliste que Jean-Yves Le Naour est historien.
Touchante, humaniste et féministe, cette bd permettra d’intéresser tous les enfants à cette guerre qui paraît parfois lointaine.
L’ami interdit
de Vincent Dumas, illustré par Ileana Surducan
Les éditions du Caïman
A partir de 8 ansGeorges, un garçon de 12 ans, commence un apprentissage dans un restaurant en 1940.
Il lui est difficile d'apprendre à cuisiner en raison de toutes les restrictions jusqu'au jour où il rencontre en cuisine un officier allemand Johann, qui a accès à des produits de qualité et qui décide de lui enseigner ce qu'il sait, en cachette.
Il existe d’autres livres contant des histoires d’amitié franco-allemande sous l’occupation mais l’originalité de celui-ci réside dans l’idée d’échanges grâce au langage universel de la cuisine.
La chute de l’histoire, très originale, rappelle que les êtres humains sont tous traversés de sentiments contradictoires.
Cela fait de cette histoire un joli roman d’apprentissage.
Les amours d’un fantôme en temps de guerre
de Nicolas de Crécy
Éditions Albin Michel
Pour les adolescents et les adultesC’est l’un des livres événements de cet automne.
Nicolas de Crécy, l’auteur de bande-dessinée reconnu (Période glaciaire, Bibendum céleste notamment...), publie son premier roman illustré.
Il vient d'être distingué par le prix Vendredi, l’équivalent du prix Goncourt de la littérature jeunesse.
Ce livre raconte une période noire de l’histoire des fantômes, une période de guerre pendant laquelle des spectres malfaisants ont pris le pouvoir.
Les arrestations arbitraires sont nombreuses, des camps d’entraînement pour la jeunesse sont mis en place mais la résistance s’organise.
Dans ce monde, un petit fantôme tremble, espère, se désole et tombe amoureux.
Ce monde ressemble étrangement à celui des hommes où les périls ne sont jamais loin.
Nicolas de Crécy dit avoir écrit ce roman en pensant à la fragilité de nos démocraties.
Les dessins sont inspirés des gravures de Gustave Doré.
Le récit fait appel à l’imaginaire et est émaillé de mille références pour ceux qui connaissant l'histoire de la Seconde guerre mondiale.
Autant de petits cailloux semés pat l'auteur pour réveiller l’esprit de liberté, de solidarité, le souffle de la démocratie chez les lecteurs adolescents et adultes.
Voici un joli portrait de Nicolas de Crécy réalisé par nos confrères de Télérama, à l'occasion de la sortie du livre.
Il y a parle de son intérêt pour les fantômes, de la culture japonaise et de la conception du livre.