Les députés Les Républicains (LR) vont proposer à l'Assemblée un "contre-projet" au projet de loi antiterroriste, avec la création d'une garde à vue antiterroriste de 30 jours, un parquet et une cour de sûreté antiterroristes, a indiqué le député de l’Yonne Guillaume Larrivé.
Le Parlement est convoqué en session extraordinaire à partir du lundi 25 septembre 2017. Cette session sera consacrée à l'examen du projet de loi renforçant la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme.
"Il faut cibler les individus les plus dangereux"
"Je vais proposer un contre-projet pour un vrai état d'urgence antiterroriste avec des mesures très puissantes, qui durera au moins un an - je pense qu'il faut avoir une clause de rendez-vous tous les ans pour qu'on en discute au Parlement - et qui durera jusqu'à ce qu'on gagne la guerre contre le terrorisme islamiste", a déclaré Guillaume Larrivé au Talk Figaro."Je proposerai cet après-midi que d'une part on crée un régime de garde à vue antiterroriste pouvant aller jusqu'à 30 jours", "mais aussi la création d'une cour de sûreté antiterroriste composée de magistrats spécialisés compétents à la fois en matière correctionnelle et en matière criminelle", ainsi qu'un "parquet national antiterroriste entièrement spécialisé", précise le député de la première circonscription de l'Yonne.
Par ailleurs, "je propose des mesures de rétention, d'internement en réalité préventif, ciblées sur les individus extrêmement dangereux parmi les 17 000 individus qui sont inscrits au FSPRT (fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste) ou parmi les 12 000 individus qui sont fichés S". "Il faut un discernement, cibler les individus les plus dangereux", ajoute Guillaume Larrivé.
Nous ne pouvons rester dans un état d'exception. Mais nous devons renforcer nos lois face à la menace terroriste.
— Gérard Collomb (@gerardcollomb) 25 septembre 2017
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"Emmanuel Macron est d'abord un banquier"
Pour le député bourguignon, la loi que va défendre Gérard Collomb lundi dans l'hémicycle "est une loi de désarmement". "En sortant de l'état d'urgence, (le gouvernement) propose en réalité une espèce de demi-mesure selon la logique macronienne du "en même temps".
"On nous dit par exemple qu'on ne va plus avoir les assignations à résidence prévues par l'état d'urgence" mais "une vague mesure de contrôle qui permettra en réalité à un individu de circuler dans tout Paris". "Cela n'a strictement aucun sens".
"Même chose pour les perquisitions administratives: les préfets ne pourront plus les faire d'initiative, ils devront demander l'autorisation d'un juge judiciaire".
"Emmanuel Macron n'a pas de réflexion personnelle et d'expérience des questions régaliennes". "C'est d'abord un inspecteur des finances, un banquier. C'est quelqu'un qui réfléchit beaucoup (...) mais je pense qu'il n'a pas complètement perçu qu'on était entré en réalité dans une nouvelle phase de l'histoire de France, une phase de retour du tragique qui nécessite un vrai réarmement régalien de l'Etat, et un effort de guerre qui devra durer", conclut Guillaume Larrivé.