Loi travail : pourquoi la mobilisation se poursuit-elle ?

Une nouvelle journée de mobilisation contre la "loi travail" a lieu samedi 9 avril 2016. Les syndicats, CGT, FO, FSU, Solidaires, UNEF, UNL et FIDL continuent d'appeler à la manifestation en Bourgogne et partout en France. Une "Nuit debout" est aussi prévue à Dijon.

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En attendant la nouvelle journée d'action du 28 avril 2016, "la mobilisation du 9 avril doit unifier toutes les catégories sociales et professionnelles, toutes celles et tous ceux qui luttent pour le retrait de ce projet de loi et exigent des mesures de progrès social", affirme les syndicats CGT, FO, FSU, Solidaires, UNEF, UNL et FIDL dans un communiqué commun publié le 6 avril 2016.


Il s'agira de la sixième mobilisation contre la réforme depuis sa présentation en conseil des ministres le 9 mars 2016, et la troisième réunissant salariés et jeunes.

Reportage d'Eric Sicaud avec : 

  • Myriam El Khomri, Ministre du Travail
  • Philippe Martinez, Secrétaire général de la CGT

La CGT revendique le retrait total de ce texte pour notamment plusieurs raisons : 
  • « Non au travail le dimanche »
  • « Non au travail de nuit »
  • « Attention ! » dans l’usage de la revendication générale des 32 heures
Les opposants à cette loi dénoncent la précarité qu'elle pourrait engendrer. 

"Un code du travail dans chaque entreprise "

Philippe Martinez, numéro un de la CGT, a réitéré vendredi 8 avril 2016, la demande de retrait du projet de loi travail qui permet d'avoir "un code du travail dans chaque entreprise", à la veille d'une nouvelle mobilisation contre ce texte.

Les députés ont apporté plusieurs modifications après l'examen, de mardi 5 avril à jeudi 6 avril 2016, de plus d'un millier d'amendements, avec des gestes pour les salariés et les PME.

"Il y a des évolutions qui ne remettent pas en cause l'épine dorsale de ce projet qui est avoir un code du travail dans chaque entreprise", a estimé M. Martinez sur Europe 1.

"Le principe majeur de notre opposition à cette loi, c'est qu'elle permet à chaque entreprise d'avoir son propre code du travail", a-t-il martelé.



Christophe Sirugue, rapporteur du très controversé projet de loi Travail, était l’invité du 19/20 de France 3 Bourgogne vendredi 8 avril 2016

L’élu bourguignon est rapporteur du projet de loi Travail qui suscite une forte opposition dans le pays. Le texte de ce projet de réforme du code du travail est-il désormais présentable ? acceptable ? ou encore perfectible ? lui ont demandé Lise Riger et Arnaud Lefèvre.

"Je pense que des évolutions notables ont été apportées et qu’il est beaucoup plus équilibré. C’était l’engagement que j’avais pris en acceptant cette fonction de rapporteur. Il y a encore des points qui doivent être améliorés. Les semaines qui nous séparent de l’examen en séance me permettront de continuer à travailler et à formuler des amendements. Mais, il me semble qu’on a aujourd’hui un texte dont il faut regarder la globalité, c'est-à-dire la partie code du travail, mais également les avancées significatives en termes de droits et de protection des salariés", a déclaré Christophe Sirugue.



"Nuit debout" s'étend à la Bourgogne

L'élu de Saône-et-Loire s'est aussi déclaré très intéressé par le mouvement Nuit debout. Ce rassemblement citoyen, né à Paris le 31 mars 2016, gagne la Bourgogne. Des actions similaires ont eu lieu dans la nuit du 6 au 7 avril à Auxerre et dans la nuit du vendredi 8 avril à Chalon-sur-Saône. Une nouvelle "Nuit debout" est prévue samedi 9 avril à Dijon.

"On sent bien qu’on est au bout d’un système. Il y a une crise de la représentation. Il y a une inquiétude par rapport à l’avenir. Je suis allé écouter ce qui se disait place de la République et j’ai entendu des choses extrêmement intéressantes. Il y a là des gens qui participent d’une volonté de donner leur sentiment sur ce que doit être notre société", a-t-il dit notamment.





 



Le communiqué des syndicats, CGT, FO, FSU, Solidaires, UNEF, UNL et FIDL
"Les mobilisations des salarié-es, des étudiant-es et des lycéen-nes contre le projet de loi travail ne faiblissent pas. Face à l’entêtement du gouvernement à maintenir son projet, la détermination reste intacte et soutenue massivement par l’opinion publique.

Grâce aux mobilisations, le gouvernement a reçu les organisations de jeunesse. Il doit maintenant répondre à leurs exigences. Les organisations syndicales seront vigilantes aux annonces qui seront faites par le Premier ministre la semaine prochaine.

Dans le même temps, elles réaffirment fermement leurs revendications de retrait de ce projet de régression sociale et la nécessité d’obtenir de nouveaux droits. Ce projet est irrespectueux des droits, conditions de travail et de vie des générations actuelles et à venir. La flexibilité et la précarité n’ont jamais été facteur de progrès et d’emploi.

La mobilisation du samedi 9 avril doit unifier toutes les catégories sociales et professionnelles, toutes celles et tous ceux qui luttent pour le retrait de ce projet de loi et exigent des mesures de progrès social. Le gouvernement doit répondre !

Déterminées et conscientes de leurs responsabilités, les organisations syndicales appellent à une nouvelle journée de grève interprofessionnelle et de manifestations le 28 avril 2016.

D’ici là, elles appellent à multiplier les initiatives pour faire entendre leurs revendications, préparer activement cette journée de grève et mobilisation par des rassemblements, interpellations de parlementaires, des manifestations et actions initiées au niveau local."
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