Pour la quatrième fois en moins de deux mois, une nouvelle journée de mobilisation contre le projet de réforme du code du travail a lieu jeudi 28 avril 2016, à l'appel de sept organisations syndicales. La réforme doit être débattue à l'Assemblée nationale à partir du mardi 3 mai.
Les syndicats maintiennent la pression sur le gouvernement
Sept organisations représentant des salariés, des étudiants et des lycéens appellent à une nouvelle journée d'action jeudi 28 avril pour réclamer le retrait de la loi travail.Dans un communiqué commun, les organisations de salariés CGT, FO, FSU, Solidaires, d'éudiants Unef et de lycéens UNL et Fidl "réaffirment fermement leurs revendications de retrait de ce projet de régression sociale" et appellent à "une nouvelle journée de grève interprofessionnelle et de manifestations le 28 avril".
Les syndicats dits "réformistes" (CFDT, CFE-CGC et CFTC) veulent peser sur les débats parlementaires pour continuer à infléchir certains points du texte.
Mais, pour les autres syndicats, le projet de loi n'est pas amendable car, estiment-ils, c'est sa philosophie même qui coince, c'est-à-dire "l'inversion de la hiérarchie des normes" qui permettrait à un accord d'entreprise de primer sur un accord de branche même s'il est moins favorable.
Pour sa part, le président de la République a assuré que le texte ne serait "pas retiré".
Tous en Grève jeudi 28/04 ! #Dijon #NuitDebout @NuitDeboutDijon cc @F3Bourgogne @bleubourgogne @campusdijon @k6fm pic.twitter.com/Nyx57VG8xD
— Palissade (@Pzucot) 24 avril 2016
Quel est l'objectif du projet de loi Travail ?
Ce projet de loi porté par la ministre du Travail Myriam El Khomri a pour but de donner plus de souplesse aux entreprises, notamment en matière d'aménagement du temps de travail. La réforme vise aussi à clarifier les règles du licenciement économique. Le gouvernement espère ainsi en finir avec la "peur de l'embauche" des petits patrons et favoriser l'emploi.
La première version du projet de loi avait suscité un tollé, même au sein de la gauche. Depuis, les mesures les plus contestées ont été éliminées. Exit notamment le plafonnement des indemnités prud'homales en cas de licenciement abusif.
En commission, les députés ont aussi modifié plusieurs dispositions dans un sens plus favorable aux salariés. Cela concerne, par exemple, les dérogations au droit à un repos quotidien de 11 heures.
La mobilisation sera-t-elle au rendez-vous ?
Les chiffres de la mobilisation seront regardés de près lors cette journée de jeudi qui tombe pendant les congés scolaires de la zone C (Créteil, Montepellier, Paris, Toulouse, Versailles).
A noter que la grogne contre la loi Travail s'est élargie depuis le 31 mars avec le mouvement Nuit debout qui occupe toujours la place de la République à Paris. Des actions similaires sont organisées ici et là dans d'autres villes de France.
De nombreuses perturbations sont annoncées ici et là dans les transports.