"Un responsable gouvernemental doit être lucide et faire partager cette lucidité à son peuple : nous vivons sous une menace terroriste majeure" qu'il faudra "combattre dans la durée", a déclaré le Premier ministre Manuel Valls dimanche 28 juin 2015.
Quand aura lieu le prochain attentat ?
Manuel Valls a écourté une visite en Amérique du Sud pour rentrer à Paris, après les attentats survenus en France, en Tunisie et au Koweït vendredi 26 juin. Pour le Premier ministre, "la question n'est pas de savoir s'il y aura un nouvel attentat, mais quand".Le chef de gouvernement était l’invité de l'émission Le Grand Rendez-vous (Europe 1, iTELE, Le Monde). Il est revenu sur l’assassinat d’Hervé Cornara, qui a été décapité par Yassin Salhi, à Saint-Quentin-Fallavier, en Isère.
Manuel Valls a rappelé avoir parlé en janvier d'une "guerre" à mener "contre le terrorisme, l'islamisme radical, le jihadisme". "Ce n'est pas une guerre entre l'Occident et l'Islam, mais une guerre au nom même des valeurs qui sont les nôtres et que nous partageons au-delà même de l'Europe".
"Nous vivons dans un monde où cette menace sera constante, constante dans son niveau très élevé, constante dans le temps", a insisté Manuel Valls.
Nous vivons dans un monde où cette menace sera constante
Pourquoi parle-t-on de "guerre de civilisation" ?
La guerre au jihadisme, "nous ne la menons pas uniquement en France", a expliqué le Premier ministre. Il a cité l'intervention française au Mali ou la participation "à la coalition en Irak.""Ce combat sera long" et "on ne peut pas réclamer immédiatement des résultats". "Nous ne pouvons pas perdre cette guerre parce que c'est au fond une guerre de civilisation. C'est notre société, notre civilisation, nos valeurs que nous défendons", a lancé le chef de gouvernement.
Cette "bataille" se situe "aussi, et c'est très important de le dire, au sein de l'islam. Entre d'un côté un islam aux valeurs humanistes, universelles, et de l'autre un islamisme obscurantiste et totalitaire qui veut imposer sa vision à la société", a-t-il dit. "Et je rappelle et je rappellerai toujours que les premières victimes de ce terrorisme sont les musulmans", a-t-il poursuivi.
Le menace et l'horreur aveugles des terroristes n'épargnent aucune nation. Mes pensées à la victime en #Isère et aux victimes en Tunisie. MV
— Manuel Valls (@manuelvalls) 26 Juin 2015
Combien de Français combattent avec les jihadistes ?
Selon les tous derniers chiffres, 473 personnes parties de France se trouvent actuellement dans les zones de jihad en Irak et en Syrie.Il s’agit d’un "phénomène pas spécifiquement français", mais aussi très développé au départ des pays du Maghreb, qui fournissent aux groupes jihadistes des "contingents importants", a rappelé Manuel Valls.
Selon le Premier ministre, 5 000 Européens combattent actuellement avec les jihadistes. "Nous pensons, nos services considèrent qu'à la fin de l'année, il pourrait y avoir 10 000 Européens dans les rangs de Daech", le groupe Etat islamique, a-t-il ajouté.
Le scénario d'un nouvel attentat était redouté à Paris depuis les tueries qui avaient fait 17 morts en janvier et l'arrestation, en avril, d'un étudiant algérien, Sid Ahmed Ghlam, soupçonné d'un projet d'attaque contre une église catholique.