Le centre Athénas, association de sauvegarde de la faune sauvage, dénonce le braconnage d'un lynx, dans une forêt du massif jurassien. Vidéo du lynx tué à l'appui.
Mauvaise nouvelle de fin d’année 202O pour le centre de sauvegarde de la faune sauvage Athénas, basé à L’Etoile, dans le Jura.
Le 30 décembre dans la soirée, une randonneuse signale qu’elle a découvert un cadavre de lynx. Arrivé sur place le lendemain, Gilles Moyne, le directeur du centre Athénas, n'a aucun doute : le lynx a été tué d'un coup de fusil de chasse. Contacté par téléphone, il ne décolère pas :
Les efforts que nous faisons depuis 30 ans pour sauver, soigner et relâcher des lynx sont remis en cause par ce genre de gestes imbéciles !
Le lieu précis de la découverte du cadavre, quelque part dans une forêt du massif jurassien, reste confidentiel : "nous avons convenu avec l’OFB (l’office français de la biodiversité, qui est la police de l’environnement) de ne pas révéler le lieu, pour faciliter le travail des enquêteurs"
A peine une centaine de lynx adultes en France
Trois braconnages de lynx ont été confirmés en France en 2020, dans les Vosges et le Jura. Un nombre suffisant pour menacer la survie de l’espèce.
En effet, selon les décomptes officiels, à peine une centaine de lynx adultes vivraient à l’état sauvage en France, dans le Jura, les Alpes et les Vosges. Une population très réduite, fragile et menacée.
Plus inquiétante, selon Gilles Moyne, est la multiplication des découvertes de jeunes lynx orphelins : "Quand une fratrie entière de jeunes lynx apparait et cherche à se nourrir près des habitations, dans les gamelles des chats, il y a bien un problème, c'est lié au braconnage, la mère a été tuée"
Eclatement des familles de lynx
Au-delà du braconnage, le centre Athénas est particulièrement remonté contre la place prise par la chasse et les chasseurs :
Toutes espèces confondues, la chasse dure 9 mois par an, elle provoque des mouvements de populations parmi les proies des lynx, surtout les battues, et entraîne l'éclatement des familles de lynx, avec des jeunes privés de leurs mères
Pas de commentaire sur cette suspicion de braconnage de la part de l'OFB, l'office français de la biodiversité : la confidentialité est indispensable pour le travail des enquêteurs.
La légistation prévoit de lourdes sanctions en cas de destruction d'une espèce protégée, comme le lynx : jusqu'à 2 ans de prison et 150 000 € d’amende.
Le centre Athénas a mis en place une veille pour signaler tout acte répréhensible envers un animal sauvage :
balancetonbraco@athenas.fr