Trois jeunes lynx ont pu retourner dans leur milieu naturel après avoir été soignés par le centre Athénas à l'Etoile dans le Jura. Ils avaient été trouvés à l'automne, amaigris et en mauvaise santé après la disparition de leurs mères.
Ils ont passé six mois au centre Athénas à l'Etoile dans le Jura et ils se sont élancé dès l'ouverture de leurs cages ! Trois jeunes lynx boréaux ont été relâchés entre le 23 avril et le 19 mai dans le Doubs, le Jura et l'Ain, à proximité des lieux où ils avaient été trouvés, a annoncé l'association sur son site.
Les félins avaient été capturés puis recueillis par le centre de sauvegarde de la faune sauvage après la disparition de leurs mères respectives en automne 2019 avec trois autres lynx qui n'ont pas survécu.
Des animaux suivis par GPS
Ben, Tram et Pixel ont été équipés de colliers GPS et de transpondeurs. Tram et Pixel se portent bien, ils prélèvent régulièrement des petites proies et des ongulés. « Ces informations permettent de mieux connaître l'espèce, de savoir si la réinsertion se passe bien, de connaître leur régime alimentaire », explique Gilles Moyne, le directeur du centre.Ben a eu moins de chance : il a été retrouvé mort deux jours après son lâcher. Les causes de son décès sont à priori naturelles. Des analyses plus poussées devraient permettre de comprendre s'il s'agit d'une anomalie génétique. Plusieurs cas similaires ont été rapportés en Suisse.
Le Centre Athénas soigne actuellement une autre lynx, une femelle qui avait déjà été recueillie après une collision routière. Relâchée en octobre, elle a été victime d'un nouvel accident. Elle souffre d'un traumatisme crânien et d'une fracture de la hanche.
Depuis sa création il y a 33 ans, le Centre Athénas a recueilli 65 lynx dont 21 ont pu être relâchés.
Les naissances ne compensent pas la mortalité
Le suivi des animaux permet aussi de mieux connaître l'état de la population de cette espèce protégée. Une centaine de lynx vivent actuellement en France, majoritairement dans le massif jurassien.D'après l'association Athénas, l'aire de présence temporaire du lynx a diminué. "Cela montre qu'il n'y a pas de dynamique d'expansion de l'espèce, précise Gilles Moyne. Les jeunes produits chaque année ne compensent pas la mortalité. Le lynx est une espèce menacée par le braconnage, les collisions routières et des aspects sanitaires et génétiques inquiétants sur lesquels nous travaillons."
"Il est urgent d'agir pour le lynx, martèle le directeur du centre. Notre souhait est de réinjecter dans cette population d'autres gènes en introduisant des spécimens d'autres pays."
Le centre Athénas lutte aussi contre le braconnage. Elle a créé une adresse mail, balancetonbraco@athenas.fr pour encourager les signalements. "Le problème, c'est que les corps disparaissent, les condamnations sont possibles seulement avec des témoignages."
Dans un communiqué, la préfecture rappelle que "la destruction illégale d’une espèce protégée constitue un délit qui porte une atteinte grave à la biodiversité et qui est passible de peines dont la plus basse est de trois ans d'emprisonnement et de 150 000 € d'amende."
Le lynx boréal fait l'objet d'un Plan national d'actions.