La jurassienne Dominique Voynet devenue ministre a mis un coup d’arrêt au projet de canal à grand gabarit Rhin-Rhône en 1997 après trente ans de parenthèses, de gel des terres et de combats pour les défenseurs de la vallée du Doubs, notamment les habitants d’Ougney-Douvot.
Comme le rappelle l’actuel maire, Francis Trouillot, il a fallu encore dix ans après cette fin annoncée pour vraiment sortir la tête de l’eau et penser au développement du village avec l’abandon des emprises et le rachat des espaces gelés.
Si le grand canal avait été construit, deux des quatre hameaux auraient été menacés de disparition sous les eaux, Ougney-le-Bas et Ougney-la-Roche, ce dernier aurait éventuellement été protégé par une digue. Le hameau de Douvot allait devenir une île. Seul Ougney-les-Champs devait rester à peu près intact. En 2018, personne n’a oublié cette longue période d’incertitude qui est ancrée dans la vie d’une commune qui a vu nombre de personnes partir dans ces temps incertains. Aujourd’hui, Ougney-Douvot, fort de nouveaux projets et de nouvelles constructions, est passé de 155 à 230 habitants.
A quoi devait servir le Grand Canal Rhin Rhône ?
Le projet Rhin-Rhône avait pour objectif de mettre à grand gabarit la liaison fluviale sur la Saône et le Doubs afin de permettre aux convois de plus de 4000 tonnes d’effectuer le trajet entre la mer du Nord et la Méditerranée.
Laissé dans les oubliettes (on l’appelait l’Arlésienne) puis relancé à la fin des années 80, le Grand Canal très controversé, a suscité des débats et des oppositions très marquées au début des années 90. Pour beaucoup, les justificatifs économiques n’étaient pas fondés. Plutôt que cette alternative au transport routier, les opposants lui préféraient le rail. Côté budget et choix d’investissement, l’arrivée et le développement du TGV a fait le reste, particulièrement en Franche-Comté.
Les dates et chiffres clés
- Déclaration d’utilité publique signée le 30 juin 1978
- 229 kilomètres de canalisation entre Saône et Doubs dont 169 km de « rectification sur le Doubs »
- 24 écluses et 15 barrages mobiles
- Disparition de 4700 hectares de terres agricoles
- Le projet est définitivement enterré le 1er novembre 1997, l'abrogation de sa déclaration d'utilité publique est publiée au Journal Officiel