Meurtre de Sophie Lionnet : la victime a été frappée avec un câble électrique

Sophie Lionnet a vécu de nombreuses années dans l'Yonne. Son cadavre a été retrouvé carbonisé à Londres dans le jardin d’un couple de Français, qui comparait actuellement devant la justice.

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Le procès des meurtriers présumés de Sophie Lionnet se tient depuis lundi 19 mars 2018 devant la cour criminelle de l'Old Bailey à Londres.
La jeune femme travaillait comme jeune fille au pair chez un couple français installé à Londres. Ses employeurs, Ouissem Médouni et Sabrina Kouider, sont accusés de l’avoir tuée.

Lors du premier jour de son audition qui a débuté lundi 16 avril, Ouissem Medouni avait exprimé des remords de ne pas avoir renvoyé Sophie Lionnet chez elle après une première agression physique commise par sa compagne en juillet 2017.

Au deuxième jour de son témoignage mardi 17 avril, Ouissem Medouni, 40 ans, est revenu sur les violences infligées à la jeune fille au pair. Un matin, "peut-être le mercredi" 13 septembre, il a été réveillé par des cris de Sophie Lionnet. "Elle était assise dans un coin de la cuisine et Sabrina la frappait avec un câble électrique", a-t-il dit devant la cour criminelle de l'Old Bailey.

Ouissem Medouni dit avoir stoppé sa compagne Sabrina Kouider, 35 ans, en la traitant de "folle". Il a ensuite conduit la fille au pair de 21 ans jusqu'à la chambre des enfants où se trouvait son lit : "Elle n'allait pas bien", a-t-il dit.

Sabrina Kouider était persuadée que la victime avait comploté avec le père d'un de ses deux enfants pour droguer et abuser sexuellement des membres de la famille.
Ouissem Medouni a expliqué qu'il avait dans un premier temps tenté de tempérer les interrogatoires que le couple faisait subir à la victime pour tenter de la faire avouer. Mais, il a reconnu qu’il avait fini par croire aux accusations portées par Sabrina Kouider.



"Une maison de fous"


Le matin du 13 septembre 2017, Ouissem Medouni pensait avoir réussi à calmer Sabrina. Il est alors sorti prendre un café dans un parc tout proche. "J'avais besoin de prendre l'air et de sortir de cette maison de fous. C'en était trop". Il reçoit alors un coup de fil de Sabrina Kouider, paniquée et en pleurs. "J'ai couru aussi vite que je pouvais parce que je pensais au pire, qu'elle était morte", a-t-il dit en évoquant Sophie Lionnet. 

A son arrivée, la jeune fille était allongée sur le dos en sous-vêtements, dans une baignoire remplie d'eau. Elle était consciente et avait les yeux "ouverts". Ses jambes, ses bras, sa poitrine portaient "de gros bleus", mais "pas son visage". 

Sophie Lionnet "marchait avec difficulté" quand ils l'ont sortie du bain, mais Ouissem Medouni n'a pas appelé de médecin de peur que sa compagne perde la garde des enfants nés de relations avec deux autres hommes. "Quand j'y repense, c'est là que j'aurais vraiment dû faire quelque chose", a-t-il reconnu.  

Après ces violences, les interrogatoires avaient repris le dimanche 17 septembre, selon Ouissem Medouni. "Quand elle a quelque chose en tête, elle ne lâche pas", a-t-il dit à propos de Sabrina Kouider.



De multiples fractures au sternum, aux côtes et à la mâchoire


Trois jours plus tard, le 20 septembre, des voisins intrigués par une importante fumée et une "horrible" odeur avaient alerté les pompiers. Ceux-ci avaient retrouvé le cadavre carbonisé de Sophie Lionnet dans le jardin du couple.
Le corps de la jeune fille au pair présentait de multiples fractures au sternum, aux côtes et à la mâchoire, mais la cause exacte de la mort n'a pas pu être déterminée.

A la barre, Ouissem Medouni a affirmé que Sophie était libre de ses mouvements. Elle était même "restée seule à la maison" durant une courte escapade familiale début septembre. "Elle avait la clé", a-t-il assuré.

Selon l’accusation, la jeune fille avait vécu un calvaire durant les vingt mois qui ont précédé sa mort, passés au service du couple. Elle avait à de nombreuses reprises exprimé auprès de ses employeurs et de sa mère son souhait de rentrer en France, mais n'avait pu le faire faute d'argent, car elle n'était plus payée à la fin.

La mère de Sophie Lionnet habite toujours en Bourgogne, à Paron, dans l’agglomération de Sens. Elle est présente à Londres, où le procès doit se poursuivre jusqu'au 11 mai. Mais, les parents de Sophie ne pourront pas prendre la parole pendant le procès, car ils ne disposent pas du statut de partie civile, inexistant au Royaume-Uni.






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