Procès du meutre de Sophie Lionnet à Londres : l'accusé décrit une co-accusée dominante et instable

Le procès des meurtriers présumés de Sophie Lionnet, jeune fille au pair à Londres, se poursuit cette semaine. Lundi, l'accusé a décrit sa compagne comme une femme dominante et instable.

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Ouissem Medouni a nié lundi avoir causé la mort de la jeune fille au pair Sophie Lionnet, française comme lui, décrivant devant la justice britannique une relation tumultueuse avec sa compagne et co-accusée de meurtre Sabrina Kouider, une personnalité dominante et instable selon lui.

Avez-vous causé la mort de Sophie Lionnet ? "Non", a répondu l'accusé, 40 ans, interrogé par son avocat Orlando Pownall devant la cour criminelle de l'Old Bailey, à Londres.

Le procès, entamé le 19 mars, avait jusqu'ici donné la parole à l'accusation, qui a décrit le calvaire vécu par la jeune fille de 21 ans originaire de Troyes pendant les vingt mois qui ont précédé sa mort.


Les pompiers, alertés par des voisins intrigués par une importante fumée et une "horrible" odeur, avaient retrouvé le 20 septembre 2017 son cadavre carbonisé dans le jardin du couple de Français, dans le sud-ouest londonien.

Son corps présentait de multiples fractures au sternum, aux côtes et à la mâchoire mais en raison des brûlures, la cause exacte de la mort n'a pas pu être déterminée.

S'exprimant en anglais sans interprète, par des phrases courtes et d'une voix effacée, l'accusé a expliqué avoir rencontré Sabrina Kouider en 2001 à une fête foraine et obtenu son numéro de téléphone par un ami commun. "Elle était très, très belle" et "j'étais un peu timide", a-t-il expliqué.

Issu d'un milieu humble -il a grandi avec son père plombier dans la banlieue sud de Paris-, Ouissem Medouni étudiait alors l'économie à Paris tout en travaillant à mi-temps. Après ses études, il a travaillé plusieurs années comme analyste financier, à Paris et à Londres, avant de perdre son emploi.

Rapidement, Ouissem Medouni et Sabrina Kouider ont entamé une relation qui durera jusqu'à leur arrestation, mais entrecoupée de plusieurs ruptures, en raison d'aventures amoureuses de sa compagne, a-t-il expliqué.

Elle a eu deux garçons avec deux autres hommes, dont Mark Walton, fondateur irlandais du boys band Boyzone. 

"Elle criait tous les matins pour rien"

À la question de savoir qui dominait dans leur relation, l'accusé a répondu "elle". Selon lui, elle pouvait avoir "des hauts et des bas en l'espace de quelques secondes" et a fait plusieurs tentatives de suicide.

"Au cours des dernières années elle criait tous les matins pour rien", l'accusant notamment d'adultère - indûment d'après lui.
   
Malgré ses inquiétudes pour sa santé mentale, il a dit ne jamais en avoir parlé à personne pour "la protéger" et éviter qu'elle perde la garde des enfants. Il est toujours revenu vers elle : "Je l'aime", a-t-il expliqué, en précisant que c'était encore le cas.

Ouissem Medouni s'est lui-même décrit comme "généreux, travailleur, dévoué et ambitieux" et "jamais" violent envers sa compagne, qui touchait à un moment des allocations logement et qu'il soutenait aussi financièrement.


Les deux accusés plaident non coupable pour le chef d'accusation de meurtre. Ils ont en revanche plaidé coupable d'entrave à la justice pour avoir tenté de se "débarrasser" du corps "en le brûlant".

Selon l'accusé, Sabrina Kouider avait développé une véritable obsession à partir de 2014 envers Mark Walton, qu'elle accusait de pédophilie, d'agressions sexuelles et de harcèlement.

Devant les enquêteurs, elle avait décrit Sophie Lionnet comme une jeune fille "malfaisante" qui avait comploté avec lui pour droguer et abuser sexuellement des membres de la famille.

"Elle avait des crises de panique, elle parlait de ça tout le temps", a raconté Ouissem Medouni.

"Je m'en veux"​

La jeune fille aurait été victime d'une première agression début juillet 2017. Sabrina "a perdu son sang-froid et lui a tiré les cheveux", a-t-il détaillé. Il lui aurait dit de ne pas recommencer.

"J'aurais dû (...) lui acheter un billet et la renvoyer chez elle (en France)", a-t-il poursuivi. "C'est allé crescendo après ça. Quand je repense à cette situation, je m'en veux vraiment. J'aurais pu l'éviter".

Il a aussi suspecté une autre agression plus tard cet été, quand Sabrina est ressortie fâchée de la chambre des enfants où se trouvait aussi la victime. Il a décrit cette dernière comme "timide" et "pas très sociable", préférant la lecture aux sorties.

L'audition de Ouissem Medouni se poursuit ce mardi.

Plusieurs années dans l'Yonne
Sophie Lionnet a vécu de nombreuses années dans l'Yonne. Elle avait notamment fréquenté le lycée Vauban à Auxerre où elle avait obtenu un CAP petite enfance en 2014.
Elle revenait régulièrement en Bourgogne où sa mère Catherine Devallonné habite toujours à Paron, dans l’agglomération de Sens.
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