La France n'avait pas subi autant d'impacts de foudre pour un mois de mai depuis au moins l’an 2 000. Depuis quelques jours, le pays vit au rythme des orages. C’est un épisode électrique digne d'un mois d'août, selon Météo France.
Une activité orageuse quasi estivale
Une quarantaine de départements (dont les 8 de Bourgogne-Franche-Comté) sont placés en vigilance orange aux orages ce mercredi 30 mai 2018.
Depuis le début du mois, la France a été frappée par 157 000 impacts de foudre. C’est du jamais vu depuis au moins l’an 2 000 et le début des recensements mis en place par Météo-France. Le précédent record remontait à mai 2009 avec 84 000 impacts.
"Ces orages ne sont pas exceptionnels par leur intensité, mais par le fait qu'ils arrivent tôt : on voit plutôt ce type d'événements habituellement au coeur de l'été", explique Patrick Galois, prévisionniste.
Une masse d'air chaude et humide, qui se maintient sur la France, est à l'origine de ce phénomène météo. Cela crée "une situation répétitive". "La situation est stable depuis quelques jours", souligne Patrick Galois.
Aucune région n'a jusqu'ici été épargnée, à l'exception peut-être de la Bretagne.
L'air chaud se situe plutôt au nord et l'air frais est dévié vers le Sud
"Et ce printemps a une particularité : l'atmosphère est un peu tourneboulée, puisque l'air chaud se situe plutôt au nord de l'Europe et l'air frais est dévié vers le Sud." Un anticyclone est vissé sur la Scandinavie depuis plusieurs semaines. Résultat : Toulouse a connu un mois de mai plus frais qu'Oslo, où il a fait 29°C.
Mais, globalement, côté températures, ce mois de mai a été plutôt doux en France, sauf près des Pyrénées. Du côté précipitations, quelques records locaux ont été enregistrés : à Villefranche-de-Rouergue (78 mm en 24 heures, record depuis l'ouverture de la station de mesure il y a 30 ans), ou dans le Calvados.
Et ce n'est pas fini... Après une "petite accalmie" vendredi et samedi, une nouvelle "goutte froide océanique" dimanche et lundi va réactiver les orages, prévient Météo France, car "on a toujours ce blocage avec l'anticyclone" sur le Nord.