L’ailier Croate, joueur clé de l’équipe Croate a fait ses débuts au FCSM. D’abord au Centre de formation, à 16 ans, il passe rapidement chez les pros où pendant deux ans, il ne disputera aucun match.
Garçon prometteur
Eric Hély, directeur du Centre de formation du FC Sochaux, en charge de l'équipe U19 puis de la réserve lors du passage du Croate sur les bords du Doubs, se souvient de ses tout débuts. "On l'avait pris à l'essai quinze jours en juillet 2006. A l'issue d'un match amical avec nous, Alain Perrin (l'entraîneur, NDLR) me demande mon avis: je lui ai simplement répondu que dans son année de naissance, nous n'avions pas de meilleur joueur", dit-il à l'AFP.Sochaux signe rapidement le jeune Ivan qui rejoint Montbéliard avec sa mère et sa soeur. Il s'entraîne avec les professionnels, joue avec la réserve, ainsi qu'avec les U19 en Coupe Gambardella. "C'était un garçon bien éduqué. Comme tous les talentueux, il jouait un peu avec l'autorité", dit Eric Hély. Par exemple, "il tentait souvent de mettre des petites socquettes à l'entraînement, alors qu'il savait que l'on exigeait les chaussettes hautes", se souvient-il, amusé.
Zéro minute de jeu en pro !
Le côté bon garçon a également séduit Faik Avdulahi (72 ans), dirigeant du club et ami du Croate. Perisic était "comme un fils. Quand il est arrivé, il ne pouvait pas se débrouiller seul. Je sais ce que c'est d'arriver dans un pays quand on est étranger. J'ai tout fait pour l'aider, lui et sa famille", explique cet Albanais d'origine kosovare.
A son côté, sa femme Fatmire, vêtue d'un maillot offert par Perisic lors de l'Euro 2016, se souvient: "C'était déjà quelqu'un de droit et têtu. Quand il voulait quelque chose, il savait toujours comment y arriver..."
"Aujourd'hui, je suis fière de lui car même si sa carrière a décollé, il ne nous a jamais laissé tomber. A Sochaux, il était un peu nerveux. Il savait qu'il avait du talent, mais le club n'a pas su l'exploiter", regrette-t-elle.
Malgré les éloges aujourd'hui au FC Sochaux-Montbéliard, Perisic, a finalement joué... zéro minute avec l'équipe professionnelle sous le maillot bleu et jaune, lors de son passage dans le Doubs !
"C'était un garçon pressé et, à un moment donné, il n'a plus voulu attendre que sa chance se présente. C'est dommage !", dit Eric Hély, pourtant convaincu très tôt des qualités du garçon.
Dans So Foot Jean-Claude Plessis, président du club sochalien regrette : « J’étais en colère quand j’ai vu qu’on l’avait laissé partir. On n’a pas essayé de le valoriser, il est parti comme un joueur qui ne nous intéressait pas. Quand je vois ce qu’il fait aujourd’hui, c’est un vrai crève-cœur. Sochaux avait beaucoup investi sur lui. Et pas que financièrement. Le laisser partir, c’était une faute professionnelle. »
"Potentiel incroyable"
"Techniquement et physiquement, il avait un potentiel incroyable. Ivan, il avait déjà clairement un truc", note Eric Hély. Après deux saisons dans le Doubs, Perisic mit le cap sur la Belgique, au KSV Roulvers, pour un prêt de six mois (janvier 2009), puis signa au FC Bruges où il fut transféré avec une indemnité de 250.000 euros.
Deux ans plus tard, il sera sacré meilleur joueur et buteur du championnat de Belgique. La suite de son histoire s'écrira en Allemagne (Dortmund, Wolfsburg), puis à l'Inter de Milan où il évolue actuellement.
"Dire que je l'imaginais finaliste un jour d'un Mondial, ce serait prétentieux", reconnaît le directeur du centre de formation. "Pour être honnête, je le voyais faire carrière dans un rôle plus axial en relayeur, avec son gros volume de jeu (...) Nous étions beaucoup à penser qu'il manquait d'un brin d'explosivité pour évoluer sur le côté".
C'est pourtant bien sur le côté gauche que Perisic espère, dimanche en finale du Mondial-2018, faire vivre mille tourments aux Bleus.