Dans le Morvan, le projet de centrale solaire flottante sur le lac de Pannecière "n'aura pas lieu"

Depuis quelques semaines, un projet suscite la polémique dans le Morvan, celui d'une centrale photovoltaïque flottante au lac de Pannecière. Une pétition en ligne a recueilli près de 30 000 signatures. Le projet n'ira pas plus loin et retourne dans les cartons.

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Tout est parti d'un document présenté fin juillet lors d'une réunion où étaient notamment présents plusieurs élus des communes qui bordent le lac de Pannecière, dans la Nièvre. La présentation, où figurent les logos de Seine Grands Lacs et de Nièvre Énergies, a été mise en ligne par des opposants (pdf).

On peut notamment y découvrir une carte du lac, où trois zones sont délimitées. Elles matérialisent l'emplacement que pourraient prendre les panneaux solaires flottants sur une surface de 10, 22 ou 30 hectares.

En dessous, un tableau indique la quantité d'électricité que la centrale pourrait produire : 12, 26 ou 36 GWh (gigawattheures) d'électricité par an. À titre de comparaison, l'usine hydroélectrique installée en aval du barrage du lac de Pannecière permet de produire 13,9 GWh d'électricité chaque année, selon les chiffres d'EDF (pdf). 
 


Le 2 septembre, une pétition en ligne est lancée pour dire non aux panneaux solaires flottants. En quinze jours, elle recueille près de 30 000 signatures. Le chiffre est important et traduit l'inquiétude que suscite un projet de centrale photovoltaïque. 

Les opposants s'inquiètent notamment des conséquences pour l'environnement du projet de centrale. "Oui à la transition énergétique, mais pas au détriment de sites sensibles dans des territoires épargnés par l’artificialisation des paysages et l’industrialisation accompagnée de mesures incitatives", écrivent-ils.

Il faut tout de même rappeler que le lac de Pannecière est lui-même la conséquence d'une artificialisation des paysages. Le lac a été créé avec la construction d'un barrage à son extrémité. La naissance de cette retenue d'eau est liée à la volonté des pouvoirs publics de maîtriser le débit de la Seine, après l'importante crue de 1910 à Paris.

Le lac est situé sur le tracé de la rivière Yonne, elle-même affluent de la Seine, et a été mis en service en 1949. C'est l'établissement public Seine Grands Lacs qui en est le gestionnaire, comme trois autres grands lacs-réservoirs français en amont de Paris.
 

"Un projet qui n'aura pas lieu"

Quatre communes bordent le lac de Pannecière : Chaumard, Montigny-en-Morvan,  Corancy et Ouroux-en-Morvan. Elles comptent respectivement 208, 290, 301 et 617 habitants. Deux communes se sont déjà prononcées contre la poursuite d'études sur le projet.

À Chaumard, la question a été tranchée le 28 août. "Le projet a bien été abordé lors du conseil municipal et refusé. Trois voix pour, huit voix contre", nous indique par email le maire Jean-Pierre Billard. Du côté de Corancy, les élus se sont prononcés le 7 septembre. On compte sept non pour quatre oui, selon le compte-rendu du conseil municipal (pdf).
 
Montigny-en-Morvan et Ouroux-en-Morvan doivent se prononcer mercredi 16 et vendredi 18 septembre. Peut-être pour rien car Seine Grands Lacs, à l'origine du projet, nous indique ce mercredi 16 septembre qu'il n'ira pas plus loin.

"Ce n'est pas du tout un projet avancé, c'était une réflexion. Ça a vite été avorté. À ce jour, c'est un projet qui n'aura pas lieu", nous explique-t-on du côté de l'établissement public. Le président et le directeur de Seine Grands Lacs "feront en sorte de rencontrer les parties prenantes pour les rassurer", ajoute-t-on.

Selon l'établissement public, les nombreuses signatures recueillies par la pétition n'ont pas pesé dans le choix de remiser l'idée au placard. On ne pourra, sur ce point, que le croire sur parole.
 
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