Lundi 1er mars, plusieurs associations et collectifs appellent à un rassemblement devant l'Assemblée nationale à Paris notamment pour dire non aux coupes rases en forêt, c'est-à-dire l'abattage de la totalité des arbres d'une parcelle. Deux cars de militants feront le voyage depuis le Morvan.
Ils comptent faire entendre leur voix lundi 1er mars près de l'Assemblée nationale à Paris avec un mot d'ordre : "Loi climat, où est passée la forêt ?" Plusieurs associations et collectifs, dont certains venus du Morvan, ont prévu de se rassembler à 11h au croisement de la rue de l’Université et de la rue de Constantine, à Paris, tout près du Palais Bourbon. Des militants feront le déplacement en car, au départ par exemple d'Avallon, dans l'Yonne.
"Alors que les forêts souffrent des changements climatiques et sont indispensables pour en diminuer l’ampleur, le gouvernement a décidé de proposer un projet de loi sur le climat sans aucun article traitant de ces enjeux", rappelle un communiqué commun daté du 24 février du collectif SOS Forêt France, de l'association Canopée et des syndicats CGT Forêt et Snupfen Solidaires (premier syndicat de l'Office national des forêts). Ils réclament une "interdiction des coupes rases", un "renforcement du service public forestier et du nombre d’agents à l’ONF" et une "remise en question des injonctions à récolter plus de bois notamment pour les besoins énergétiques."
Le @gouvernementFR n'inclut AUCUNE proposition de la @Conv_Citoyenne concernant la forêt ??dans le #PJLClimatResilience ?
— Canopée Forêts Vivantes (@Canopee_asso) February 25, 2021
Montrons-lui de quel bois on se chauffe ?
❗️Lundi 1 mars, tous à Paris pour nos forêts ❗️
Rdv 11h à l'angle rue de Constantine / rue de l'Université? pic.twitter.com/smi6mhLXXH
La convention citoyenne pour le climat avait repris un certain nombre de propositions faites par le collectif SOS Forêt France, mais "la loi qui est en train d'être étudiée ne reprend aucune des dispositions qui étaient proposées", regrette Régis Lindeperg, co-président d'Adret Morvan et coordinateur du collectif SOS Forêt joint par téléphone ce vendredi 26 février.
"On n'est pas contre couper les arbres"
Deux cars sont prévus au départ du Morvan pour amener les militants à Paris. "On a été obligés de louer un deuxième bus parce qu'on ne tenait pas dans le premier", se satisfait le représentant associatif qui espère entre 150 et 350 personnes sur place au total, en comptant ceux qui rejoindront le cortège directement depuis Paris.
"On n'est pas contre couper les arbres, on est d'accord que la société a besoin de bois. Il y a plein de solutions, qui ne sont pas si compliquées que ça à mettre en œuvre. Sauf qu'on ne les met pas en œuvre", affirme-t-il.
"L'arrêt de l'augmentation des coupes, ce n'est pas non plus la mer à boire", poursuit-il. Mais cette mesure pourrait avoir un impact réel, selon lui. "Canopée a publié un rapport qui synthétise les études scientifiques les plus récentes. Il montre que si on veut utiliser la forêt comme puits de carbone, tout en prélevant du bois, c'est possible à certaines conditions. Dont une qui serait d'arrêter l'augmentation prévue des coupes. Il faudrait stabiliser les coupes au niveau d'il y a trois ou quatre ans. C'est ce qu'avait bien repris la convention citoyenne, qui avait repris ces propositions."
La coupe rase de feuillus, c'est vraiment la caricature de ce qu'il faudrait arrêter tout de suite. Le Morvan est devenu le symbole de tout ça.
Le collectif a déjà mené plusieurs actions dans le Morvan pour dénoncer les coupes rases et leurs conséquences environnementales. En novembre 2019, par exemple, 500 militants s'étaient rassemblés près de Quarré-les-Tombes pour inscrire le mot "Stop" avec leur corps sur une parcelle récemment défrichée.