Municipales 2020 : le PCF garde la ville de Saint-Vallier où Alain Philibert a été élu pour la 4e fois !

A l’heure où les élus communistes sont de moins en moins nombreux, Alain Philibert fait de la résistance. A 69 ans, il entame son 4e mandat de maire avec enthousiasme. Mais, "le monde politique change, il n’y a plus de convictions", regrette-t-il.

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Une abstention étonnante pour des élections municipales

Dimanche 28 juin 2020, Alain Philibert, encarté au PCF (Parti Communiste Français), a décroché son 4e mandat de maire de Saint-Vallier. Arrivé en tête au premier tour, devant trois autres candidats, il a été élu au second tour avec 57,66 % des voix face à Denis Beaudot (sans étiquette) 42,33 %. 

Des élections municipales qui se sont déroulées dans un contexte inédit. Le premier tour a eu lieu le 15 mars juste avant le confinement imposé pour enrayer l’épidémie de coronavirus Covid-19. Et le second tour, qui devait avoir lieu le 22 mars, a été reporté de trois mois, le temps que les conditions sanitaires permettent d’organiser le scrutin en toute sécurité.
 


Ce climat anxiogène a visiblement pesé sur la participation, qui a été faible à Saint-Vallier comme dans de nombreuses communes de France. Sur les 6 736 inscrits, seuls 2 267 se sont déplacés pour aller voter. Résultat : le taux d’abstention a dépassé les 66% dans cette commune de Saône-et-Loire.

"Je pense que cela est dû au temps qui s’est écoulé entre le premier tour le 15 mars et le second tour qui a eu lieu trois mois plus tard le 28 juin. Il y a également ce virus qui fait encore peur aux gens. Et puis, il y a peut-être aussi un désintérêt pour la politique, ce qui est étonnant pour des élections municipales. Et ce qui m’inquiète, c’est que beaucoup de jeunes ne sont pas allés voter. Il faut se poser des questions", reconnaît Alain Philibert. Lui-même a dû attendre le second tour pour être réélu, alors que jusqu’à présent il passait toujours dès le premier tour.
 

Pour les élections municipales, les gens votent beaucoup plus pour la personne que pour le parti politique. C’est très net. J’ai des amis de droite qui votent pour moi car ils me connaissent.

Alain Philibert, maire PCF de Saint-Vallier

"Je viens avec toi si tu me mets adjoint"


"Le monde politique est en train de changer. Les partis sont de moins en moins reconnus par la population. Cela pose problème", estime l’élu communiste. "Le danger, c’est qu’on ait des listes hétéroclites. Il n’y a plus de convictions. On a vu des gens d’une liste concurrente qui avaient demandé à être chez nous, mais ils étaient exigeants et voulaient un poste d’adjoint : "Je viens avec toi si tu me mets adjoint". On leur a dit "non" et ils sont allés de l’autre côté. Ils vont au plus offrant. C’est une idée de la politique qui est bizarre", ajoute Alain Philibert.

Mais, cela n’entame pas l’enthousiasme du maire de Saint-Vallier, commune du Bassin minier où l’on trouve beaucoup de pavillons individuels et peu de cités HLM. "Avec un peu plus de 8 000 habitants, nous sommes la 7e ville du département de Saône-et-Loire. Nos priorités, depuis des années, c’est tout ce qui touche à l’éducation, à la culture, au sport, à l’enfance… On va construire une crèche, une salle de judo et on va continuer à faire des travaux dans nos salles de classe", explique Alain Philibert.
Autant de projets destinés à attirer de jeunes ménages, dans une ville où la population vieillit.

Lui, dit ne pas se voir vieillir. "Etre maire, c’est passionnant. J’aime le contact avec les personnes, l’humain. C’est une fonction fatigante, mais on a tellement de satisfactions que cela gomme tout le reste. Surtout quand on a une belle équipe avec soi. C’est mon 4e mandat, mais ce n’est pas la victoire d’un homme, c’est celle d’une équipe qui a fait un travail remarquable. Et puis, quand on fait de la politique, il faut aussi que sa famille ou son conjoint soit d’accord, sinon ce n’est pas possible. Ma femme est contente pour moi, elle ne m’a jamais retenu."
 



 
Saint-Vallier vote communiste depuis 1947 !


Les habitants de Saint-Vallier votent communiste depuis 1947." Il n’y a eu que trois maires depuis cette date. J’aimerais bien que la tradition persiste", dit Alain Philibert. Mais, force est de constater que les élus PCF sont de moins en moins nombreux en Bourgogne comme dans le reste de la France.

Aux municipales de 1983, 10 maires communistes avaient été réélus en Bourgogne : cinq dans la Nièvre (Fourchambault, Garchizy, Imphy, La Machine, Varennes-Vauzelles), trois en Saône-et-Loire (Cluny, Saint-Vallier et Torcy), un en Côte-d’Or (Montbard) et un dans l’Yonne (Migennes).

Trois décennies plus tard, en 2014, Alain Philibert était le seul élu PCF élu à la tête d’une municipalité bourguignonne.

Depuis le scrutin du 28 juin 2020, la Bourgogne compte un deuxième maire communiste : il s’agit d’Olivier Sicot qui a ramené la ville de Varennes-Vauzelles (Nièvre) dans le giron du PCF avec le soutien d’autres formations de gauche comme EELV, le PS et Génération-s. "Aujourd’hui, si le parti communiste veut se maintenir, c’est indispensable de faire alliance. Mais, ce n’est pas facile dans toutes les villes", précise Alain Philibert.


 
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