200 ans après la disparition de l'écrivain britannique Jane Austen, un hommage lui a été rendu du 16 au 19 novembre à Lons-le-Saunier et Messia sur Sorne. Stage de Danse, bals, projection de films et performance artistique ont célébré l'auteur de "Orgueil et Préjugés" et "Raison et sentiments".
Avec Nathalie Novi, les siècles jouent à saute-mouton. L’artiste a les deux pieds dans le XXIe siècle et un petit coin de sa tête au XVIIIe aux côtés d’Emma, Lizzy et Darcy, les célèbres personnages de Jane Austen. Nathalie Novi sort tout droit de l’imaginaire de la romancière britannique (1775-1817). Une fleur au chapeau, jupes et jupons, chevelure flamboyante, la peintre est une amoureuse de la vie. Avec Fabrice Colin, elle vient de publier chez Albin Michel Jeunesse un livre qui devrait enchanter les fans de Jane Austen.
Et ils sont nombreux. Deux cents ans après sa mort, l’écrivain suscite un véritable culte. Des clubs de passionnés existent dans le monde entier. «C’est une sorte de folie austennienne. Il y a les «Janeites en Angleterre, en Chine, au Japon... Cela paraît complètement invraisemblable, en Inde, au Pakistan, il y a un club de Janeites. C’est complètement fou. Quand on aime Jane Austen, on l’aime complètement, c’est comme tomber en amour » nous raconte Nathalie Novi.
Installée dans son atelier jurassien, elle croque, sur un élégant vieux papier, une silhouette sortie tout droit de la Gentry, cette classe sociale typiquement britannique. Elle vient tout juste de participer au premier festival jurassien consacré entièrement à Jane Austen. Quatre jours de danse, de musique, de cinéma et de peinture. Au programme pour Nathalie : dédicace de son livre et performance : peindre en direct pendant la lecture par des comédiens d’extraits de romans et l’interprétation de musiques d’époque par le conservatoire de Lons-le-Saunier.
ntervenants : Nathalie Novi - Peintre littéraire,
Sylvie Huvier - Organisatrice du festival Jane Austen, Entre danse et roman ;
Extrait Orgueil et Préjugés - réalisateur : Joe Wright.
Un reportage de : I.Brunnarius, D.Colle, R.Bolard et S.Chevallier.
Dévorer «Orgueil et préjugés» ou «Raison et sentiments», c’est aussi aimer enchaîner les figures complexes de la contredanse anglaise. Dans les livres de Jane Austen, les bals sont incontournables. Venue tout spécialement pour ce festival, l’experte Cécile Laye, livre ses précieux conseils aux stagiaires : «N’oubliez pas le regard ! Pensez aussi à vos bras.» L’illustratrice est là, elle suit les consignes avec élégance.
«Très ritualisés, les bals étaient le moment où l’homme et la femme se retrouvaient enfin seuls, face à face. Pleins de figures imposées et reparties piquantes, ils représentent souvent, chez Jane Austen, une allégorie du jeu social -et parfois amoureux- auquel se livrent les personnages» écrit Fabrice Colin dans Le Musée imaginaire de Jane Austen.
Lui aussi, voue une passion pour l’écrivain. «J’ai découvert en Jane une orfèvre, une entomologiste de l’âme dotée d’une inimitable malice, soucieuse de beauté, de précision et de bonheur, une «peintre en sentiments» à la sensibilité sans pareille. Jane Austen est tout sauf mièvre ou sentimentaliste. Elle incarne, à mes yeux, l’une des expressions les plus pures de l’intelligence littéraire» précise-t-il dans l’ouvrage qu’il vient de cosigner avec Nathalie Novi. Lorsqu’il a découvert le projet de Nathalie Novi, il n’a pas hésité à accompagner de ses mots, les peintures de l’artiste. Ce Musée Imaginaire de Jane Austen est une promenade de pièce en pièce à la découverte de l’univers des six romans de Jane Austen. «C’est avant tout une aventure intime - une promenade dans les replis du temps», portée par l’intense poésie du pinceau de Nathalie Novi. Néophytes ou connaisseurs chevronnés, cet album est un objet précieux, il ouvre les portes d’un imaginaire d’une richesse inouïe.