Le projet de parc éolien Portes du Nivernais a été refusé par la préfecture de la Nièvre. Une décision prise notamment en raison de plusieurs avis défavorables, allant de l’Architecte des Bâtiments de France au Conseil National de Protection de la Nature.
Cela fait des années que le projet de parc éolien Portes du Nivernais suscite la polémique.
En janvier 2016, une demande d’autorisation avait été déposée par la société Parc Eolien Nordex LV SAS : celle-ci souhaitait implanter 4 éoliennes destinés à produire de l’électricité sur les communes de Langeron et Saint-Pierre-le-Moûtier.
Ce projet a suscité de nombreux avis défavorables de part et d’autre de la Loire, dont ceux du Conseil Départemental de la Nièvre, du Conseil National de Protection de la Nature, de l’Architecte des Bâtiments de France du Cher, la Direction Régionale des Affaires Culturelles du Centre-Val de Loire, plusieurs communes (Azy-le-Vif, Livry, Magny-Cours, Mars-sur-Allier, Neuvy-le-Barrois, Saint-Parize-le-Châtel...), etc.
Grue cendrée, Milan royal, cigogne blanche…
La protection de la nature a joué un rôle important dans le rejet des Portes du Nivernais. En effet, ce projet éolien est situé "dans le couloir principal de migration de la grue cendrée par lequel jusqu’à plusieurs centaines de milliers d’individus transitent quotidiennement à l’automne et au printemps chaque année", rappelle la préfecture de la Nièvre."Le projet s’implante à proximité immédiate d’une zone d’hivernage et de plusieurs aires de gagnage de la grue cendrée situées le long de l’axe ligérien et de l’Allier."
Par ailleurs, "le milan royal a été observé à plusieurs reprises au-dessus de la zone d’implantation du projet". Or, cette espèce, en déclin au niveau national, est un migrateur à forte vulnérabilité à l’éolien.
De même, "la cigogne blanche est nicheuse à proximité du site d’implantation du projet, certains couples étant recensés à moins de 3 km de l’aire d’étude rapprochée". Là aussi, il s’agit d’une espèce quasi menacée au niveau régional, un "nicheur très rare à forte vulnérabilité à l’éolien".
La préfecture vient de rendre son avis sur le projet éolien Sud Nivernais : avis négatif, projet rejeté ! Espérons que la Société Nordex accepte cette décision et ne tente pas d’imposer son choix refusé par tous. Merci @bernstephanehttps://t.co/KwspBbpyxZ pic.twitter.com/4A7lAhIQky
— Chateau de Meauce, Nièvre-Bourgogne (@deMeauce) 27 mai 2019
Le château de Villars inscrit aux monuments historiques
L’impact négatif du projet éolien sur le paysage est aussi une des causes du refus du dossier."Le château de Villars, situé à environ 1 700 m de la zone d’implantation du projet, est inscrit au titre des monuments historiques depuis 1951", indique la préfecture de la Nièvre. "Un nouvel arrêté de protection a été pris en 2015, étendant très largement la protection du château à l'ensemble du domaine, en tant que ferme agricole modèle témoin des politiques d'amélioration de l'élevage au XIXème siècle et berceau de la race charolaise.
L’intérêt du château et de son domaine agricole réside effectivement dans le fait que cet ensemble constitue un exemple de ferme agricole modèle témoin des politiques d’amélioration de l’élevage au XIXème siècle.
Or, les photomontages présentés dans le dossier de demande d’autorisation mettent en évidence une co-visibilité du projet avec les abords extérieurs du château dédié à l’élevage selon les politiques du XIXème siècle, nuisant irrémédiablement à l’observation des intérêts précités du monument."