Dans la Nièvre, un collectif a été créé pour sauver l’abattoir de Corbigny. Les usagers craignent une fermeture du site, évoquée depuis mars dernier.
"Ça fait partie de la vie du territoire", scande Muriel Petident. Cette femme fait partie du collectif d’usagers de l’abattoir de Corbigny, dans la Nièvre. Ce collectif vient d’être créé et regroupe éleveurs, bouchers et consommateurs. Tous ont peur de la fermeture de l’abattoir. Celle-ci est évoquée depuis mars dernier.
Le groupe gestionnaire souhaite passer la main pour des raisons stratégiques. Mais depuis une semaine, le collectif s’implique dans un projet de reprise. "Nous sommes dans une terre d’élevage, avec une tradition depuis des générations. Il y a maintenant de la diversification sur le poulet, sur le porc, sur plein de choses. Il faut vraiment que même les consommateurs s’accaparent cette idée et se disent ‘on n’attend pas juste une solution, il faut aussi participer parfois’", poursuit Muriel Petident.
Salariés, bouchers et éleveurs concernés
La possible fermeture concerne ses salariés, mais aussi les bouchers du secteur. Christophe Harand est boucher-abatteur. Son commerce familial est lié à l’abattoir depuis 1941. "On a obligatoirement besoin de cet outil de travail, notamment pour travailler avec mes éleveurs qui sont dans le canton de Corbigny. Sinon, notre métier changerait complètement", explique Christophe Harand.
Même chose pour Pascal Fichot, éleveur à Gâcogne, dans la Nièvre. Il vend en direct vaches et cochons, en bio. Son activité est facilitée par la proximité de l’abattoir de Corbigny, située à seulement 18 kilomètres.
Un appel d’offre vient d’être lancé. L’objectif est de trouver un repreneur intéressé par l’activité. Mais il faudra aller vite : l’actuel gestionnaire s’était donné jusqu’à la fin d’année 2019 pour céder le site.
Un reportage de Rémy CHIDAINE, Tania GOMES et Cécilia NGOC avec
Pascal Fichot, éleveur bovin et porcin
Muriel Petident, collectif d'usagers de l'abattoir de Corbigny
Christophe Harand, boucher-abatteur