En mars 2016, Mark Van Nierop, un dentiste d'origine hollandaise, a été condamné à 8 ans de prison ferme. Il a mutilé une centaine de patients à Château-Chinon dans la Nièvre. Pour beaucoup d’entre eux, la page est loin d'être tournée.
Il avait été choisi par un cabinet de recrutement pour remplacer le seul dentiste de la ville parti en retraite.
Mais, entre 2008 et 2012, cet homme cupide a multiplié les actes, non pas pour soigner ses patients, mais pour obtenir des remboursements payés par l'assurance maladie.
Le reportage d’Anne Berger, Tiphaine Pfeiffer, Antoine Dutot, Yoann Danjou et Rachel Nectoux avec :
- Marie-Jo Lemoine, victime du dentiste Mark Van Nierop
-Sylviane Boulesteix, victime du dentiste Mark Van Nierop
-Nicole Martin, présidente du collectif dentaire de 2012 à 2018
"Même me brosser les dents est un calvaire"
Aujourd’hui encore, de nombreuses victimes ne sont toujours pas remises des souffrances endurées.
Pour Marie-Jo Lemoine, la condamnation du boucher de la Nièvre n’a rien changé. "Je pense à lui tous les jours", dit-elle. "Il faudrait sûrement tout refaire, mais ce n’est pas envisageable. J’ai trop souffert et aujourd’hui encore je souffre trop de la bouche. On ne peut plus me toucher. Même me brosser les dents, c’est un calvaire."
Sylviane Boulesteix, une autre victime du dentiste Mark Van Nierop, ne se pardonne toujours pas de s’être fait soigner par lui.
Nicole Martin, qui a tiré la sonnette d’alarme et qui a rassemblé autour d'elle des dizaines de patients, n’a rien oublié. Il a fallu plusieurs mois avant que le collectif de plaignants soit entendu. "Et ça j’ai du mal à l’accepter encore aujourd’hui", dit-elle.
En 2019, il n’y a toujours pas de dentiste à Château-Chinon trois ans après le procès de Mark Van Nierop.