Bientôt une IGP pour les sapins de Noël du Morvan ?

Le Morvan, plus gros fournisseur français de sapins de Noël compte près d'un million d'arbres. Souvent méconnue, parfois mal vue, la filière essaie pourtant de mettre en lumière ses engagements au travers de divers labels et certifications. Et la prochaine étape sera sans doute l'obtention d'une IGP.

L'essentiel du jour : notre sélection exclusive
Chaque jour, notre rédaction vous réserve le meilleur de l'info régionale. Une sélection rien que pour vous, pour rester en lien avec vos régions.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "L'essentiel du jour : notre sélection exclusive". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Sur ses 5100 km2 de superficie, le Morvan abrite près de 1800 hectares de plantations de sapins de Noël. Nombre de ses pépiniéristes, producteurs et négociants font partie de l'Association Française du Sapin de Noël Naturel (AFSNN), engagée dans la promotion et l'amélioration de la filière. L'association impose notamment des normes de production conformes au respect de l’environnement.

Certains producteurs souhaitent toutefois aller plus loin en travaillant au développement d'un label européen IGP (Indication Géographique Protégée) "Sapin du Morvan". C'est le cas de Jean-Christophe Bonoron, producteur à Montsauche-les-Settons (Nièvre), qui au sein de l'AFSNN et de l'association Excellence Végétale, conduit l'étude et l'adoption de cette IGP auprès de l'Institut National de l'Origine et de la Qualité (INOA).

Ça fait plus de deux ans qu'on rédige les conditions de cette IGP, qu'il y a des allers-retours constants avec l'INOA !

Jean-Christophe Bonoron, producteur de sapins de Noël du Morvan

L'IGP ? "oui mais on ne veut laisser personne derrière"

Parmi les producteurs de sapins de Noël du Morvan, Jean-Christophe Bonoron fait partie des "gros", il a 80 hectares dont 60 en plantation. Conscient depuis longtemps des enjeux environnementaux, il a obtenu la certification "plante bleue" il y a 10 ans.

"On a fait beaucoup d'efforts pour rendre nos productions plus vertueuses. On n'utilise plus d'engrais chimiques, nos allées sont naturelles, le nettoyage est mécanique. On a un taux de traitement de moins de un par hectare et par an. Créer une IGP serait une reconnaissance de nos engagements et un gage de qualité pour les consommateurs." explique Jean-Christophe Bonoron. "Le cahier des charges pour souscrire à l'IGP sera un gage de sérieux environnemental au niveau national comme international.

Ils sont pour le moment 14 producteurs morvandiaux embarqués dans l'aventure IGP. "Je ne suis pas sûr que tous arrivent à remplir les nouvelles obligations pour l'obtenir, mais je pense qu'on pourra au moins être 10 ou 12." confie le producteur.

Car se plier aux nouvelles règles demande de gros investissements financiers et beaucoup de travail. "Nous les grands, on est prêt, on s'y est engagé depuis longtemps. Mais pour les petits, c'est lourd, même difficile." avoue-t-il. "On va essayer, on ne veut laisser personne derrière, ne pas avoir l'impression d'en abandonner."

Dans le cas de son adoption, cette IGP serait la première concernant une production horticole française, et la quatrième européenne après

Une épreuve d'endurance

Engagées depuis 2018 dans la démarche de constitution de l'IGP, les associations espèrent que celle-ci aura vu le jour en 2024 tout au moins au niveau français. "On attend encore un décret pour les arbres de plus de trois mètres mais il ne devrait plus y avoir d'obstacles. Et après il restera à instruire le dossier au niveau européen, ce qui peut prendre six ou huit mois." indique Jean-Christophe Bonoron.

"C'est beaucoup d'administratif. Parfois on a l'impression de ne plus être des producteurs, mais des bureaucrates. Et cela aussi ça pèse pour les petits, ils n'ont pas le temps, les ressources. Ça leur fait peur".

En attendant, un premier logo "Sapin de Noël du Morvan" est né pour indiquer l'origine des arbres qui seront vendus en 2023. "Il sera accompagné l'année prochaine par l'IGP" espère-t-il.

Questionné sur l'avenir de sa filière et les résultats escomptés du label européen, le producteur se montre pragmatique. "On essaie d'anticiper l'exigence des consommateurs. Tous ces investissements ont un coût. Sur le papier ce sera forcémént rentable, mais sur le terrain on ne sait pas. En tout cas, ça a le mérite de rapprocher les producteurs, de pouvoir discuter tous ensemble de ce qu'on peut faire pour améliorer les choses."

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information