Christian Paul, député de la Nièvre et chef de file des députés socialistes "frondeurs", appelle à un "dialogue loyal" sur le projet de réforme du code du travail pour "faire retomber la tension" qui règne en France.
"On est depuis des semaines dans un climat de tension sociale très grave, qui se prolonge aujourd'hui dans différents secteurs : l'approvisionnement en carburant, les transports, la RATP demain...", a déclaré l’élu de la Nièvre mardi 24 mai 2016.
Aujourd’hui, "si on veut faire retomber la tension, il faut du dialogue" et pas "un compromis au rabais", déclare Christian Paul.
"Sans négociation, sans dialogue loyal avec le Parlement et avec l'ensemble des organisations syndicales sur la loi travail, le pays est en train de s'enfermer dans un conflit durable, qui provoque beaucoup de déchirures dans le pays et aussi, on le sent bien au sein du Parlement", insiste-t-il.
L’élu bourguignon dit qu’il n’est "pas surpris" que la tension se traduise également "par des violences, des violences dans la rue, des violences en marge des manifestations (....) des violences contre des locaux publics ou des permanences d'élus", mais cela est "totalement inacceptable et condamnable", dit-il.
"De tout cela, il faut retenir une seule chose : l'obligation de recréer du dialogue social, l'obligation de négocier en particulier sur une loi, qui a été amenée au Parlement sans véritable concertation", a ajouté le député PS de la Nièvre en référence au projet de loi El Khomri (dit loi travail).
Depuis que le texte a été adopté en première lecture le 12 mai, ses opposants veulent durcir leur mouvement pour faire plier le gouvernement. Pour obtenir le retrait de la loi travail, ils misent sur le blocage des raffineries et des ports et sur la grève. Une 8e journée nationale d'action en l'espace de deux mois est prévue jeudi 26 mai.
De son côté, le chef de file des frondeurs s'est "engagé" à tenter de réunir à nouveau une motion de censure de gauche lorsque le projet de loi travail reviendra devant l'Assemblée nationale après un passage au Sénat, si le gouvernement utilise à nouveau l'article 49 alinéa 3.