Comment lutter contre la pauvreté dans le contexte de l'épidémie de Coronavirus ? L'idée du "revenu de base" universel revient sur la table. 19 présidents socialistes de Conseils départementaux demandent sa mise en place. Ils ont publié une tribune ce dimanche 12 avril.
Ils ont décidé d'interpeller le président de la République la veille de son allocution. Pour Alain Lassus, comme pour les autres signataires, il est urgent de mettre en place un bouclier social.
"Alors que la crise sanitaire du Covid-19 évolue chaque jour un peu plus en une crise économique mondiale, poussant nos systèmes de solidarité dans leurs retranchements, le revenu de base apparaît (...) comme une solution pour amortir le choc social", écrivent-ils. Et de rajouter que "des décisions de rupture sont aujourd'hui nécessaires".
L'après ne pourra plus être comme l'avant
Pour Alain Lassus, interrogé ce dimanche par France 3 Bourgogne, il faut aller vite : "L'après ne sera plus comme l'avant. Quelles sont les priorités des priorités ? On est en train de se rendre compte que (...) la solidarité on ne la traîte pas comme il faut".
Alors dans ce contexte, dit-il, "le revenu de base peut être une première réponse aux problématiques de solidarité pour les gens qui sont dans un statut de pauvreté".
Les départements ont un rôle à jouer
Pour le président du Conseil Départemental de la Nièvre, les départements peuvent être en première ligne sur le volet social. Avec la crise du Covid-19, "il faut agir très vite (...) et les départements seraient capables à la demande de l'Etat de mettre en place un revenu de base". En clair, les départements qui s'occupent d'une grande partie de l'aide sociale en France savent faire. Alors, laissez-nous faire...
Et de finir avec cet argument : "Des gens en ont besoin tout de suite, même ceux qui travaillaient et qui ne peuvent plus travailler en ce moment".
Reste à savoir si cet appel sera entendu par le président de la République.
Qu'est-ce que le "revenu de base" universel ?
On l'appelle "revenu de base" mais aussi "revenu universel", "allocation universelle" ou encore "revenu d'existence". Quel que soit son nom, il part toujours du même constat : verser une somme unique et garantie permettrait de mieux cibler et rendre plus efficace le mille-feuilles des aides sociales, tout en sortant les plus pauvres de la grande précarité.Ce revenu serait attribué en fonction de la situation sociale de chacun. Pour certains de ses défenseurs, il permettrait aussi de fluidifier le marché de l'emploi en assurant un revenu entre deux contrats.
Ses détracteurs mettent tous en avant son coût. Un exemple : l'Allemagne a chiffré à quelque 600 milliards par an une éventuelle mise en place.
Plusieurs pays l'ont déjà testé sur toute ou partie de leur territoire, comme le Canada, l'Inde ou l'Alaska pour les Etats-Unis.
En France, le Parti Socialiste en avait fait l'un de ses principaux arguments de campagne lors de la présidentielle de la 2017.