Élisabeth Moreno en visite dans la Nièvre deux ans après le Grenelle des violences conjugales

La ministre déléguée chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, Élisabeth Moreno, était à Nevers et Décize ce mardi 31 août, à l’occasion des deux ans du Grenelle des violences conjugales.

La ministre était dans la Nièvre, ce mardi 31 août, pour témoigner de l’action du gouvernement dans la lutte contre les violences conjugales. Élisabeth Moreno, ministre déléguée chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, la diversité et l’égalité des chances était ce matin à Nevers, au centre hospitalier Pierre Bérégovoy. Elle a visité l’unité médico-judiciaire où sont prises en charge les victimes des violences.

"Cette semaine nous célébrons les deux ans du Grenelle des violences conjugales. Il faut dire que ces quinze dernières années, c’est la première fois que nous avons une baisse aussi importante du nombre de féminicides. Mais un féminicide restera toujours un féminicide de trop", a déclaré la ministre. Si l’année 2020 a enregistré un déclin du nombre de féminicides par rapport à 2019, les chiffres des violences faites aux femmes restent élevés : près de 220 000 déclarent subir des violences. 

Homicides au sein du couple de 2006 à 2020
Infogram

"Je voulais saluer tous les acteurs sur le terrain qui se saisissent de ces questions pour faire en sorte que les femmes se sentent protégées et accompagnées dans ces violences qu’elles subissent au quotidien et qui n’impactent pas que leur vie, mais aussi celles de leurs enfants. C’est toute la société qui doit se saisir de ces questions car cela concerne tout le monde", a ajouté Élisabeth Moreno. La ministre s’est ensuite rendue à Décize pour l’inauguration d’un lieu d’accueil et d’orientation (LEAO) des victimes de violences.
 

Une mise en lumière des violences ...

Initié en septembre 2019, le Grenelle des violences conjugales a permis de développer 46 mesures, centrées sur trois axes : prévenir, protéger et prendre en charge, punir pour mieux protéger. Parmi les actions phares annoncées : une hausse des places d’hébergement, la mise en place d’un dispositif de bracelets anti-rapprochement et la formation des policiers.

Anne Joseleau, directrice de l’association Solidarité Femmes 21, dresse un bilan contrasté de ce Grenelle : "il y a des choses intéressantes, d’autres à améliorer", analyse-t-elle. "Le Grenelle a eu le mérite de mettre en lumière cette problématique des violences conjugales. La communication faite sur ce sujet a permis à des femmes de se signaler, avec une hausse massive des appels aux associations et des dépôts de plaintes", développe Anne Joseleau. Une dynamique qui a été renforcée par les confinements.

... mais un manque de moyens pour les associations

Solidarité Femmes 21 est, par exemple, passée de 226 à 274 premiers accueils physiques ou téléphoniques par an entre 2018 et 2020. Et cela ne concerne que le premier contact. "Sur l’année, on est autour de 600 femmes aidées et conseillées", détaille Anne Joseleau. Autre avancée saluée par la directrice de l’association : l’extension des horaires du 39 19,  la plateforme d'écoute des victimes de violences conjugales, sexistes et sexuelles, désormais accessible 7J/7 et 24h/24.

Anne Joseleau souligne néanmoins que les aides accordées aux associations, bien que revalorisées, ne sont toujours pas suffisantes pour faire face à cette demande croissante. "Cela génère des temps d’attente" explique-t-elle. "Il y a des victimes qui nous contactent mais qu’on ne revoit pas à cause de cela. Par exemple, nous avons trois psychologues qui travaillent pour l’association. Mais il faut compter plusieurs mois d’attente pour avoir un rendez-vous". Dans une interview accordée au Journal du Centre, la ministre a indiqué que "le budget consacré à la lutte contre les violences conjugales a augmenté de 40 % cette année. Une augmentation de 25 % est prévue en 2022."

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