"La ferme aux 500 chèvres" en passe d'être cédée dans la Nièvre

Nous relations en novembre dernier les difficultés d'un couple d'agriculteurs à céder leur exploitation caprine à Cosne-sur-Loire (Nièvre). En ce début d'année 2024, l'exploitation est en passe d'être cédée, un soulagement pour Emmanuel et Marguerite Melet, qui cherchaient à transmettre une entreprise florissante.

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Céder une exploitation agricole n'est pas une chose aisée. Emmanuel et Marguerite Melet gèrent la ferme du Port Aubry à Cosne-sur-Loire (Nièvre), une exploitation caprine comprenant 500 bêtes, doublée d'un commerce de fromages en vente locale mais aussi sur le marché de Rungis. L'heure de la retraite a sonné et les gérants vont peut-être réussir à transmettre leur exploitation.

"C'est très agréable de pouvoir transmettre en confiance"

Pour Emmanuel Melet, pour l'instant "rien n'est encore fait". Il faut, selon lui, "voir comment les différentes administrations, agricoles, sanitaires, vont faciliter les choses, être rapides ou pas."

La transmission d'une exploitation, "c'est pas simple" selon l'agriculteur : "Il y a le volet financier, mais l'autre volet c'est l'organisation. On était sur une organisation avec des habitudes, c'est possible qu’au niveau des services agricoles, des services sanitaires, de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), il y ait des changements, c’est toujours un peu la crainte, entre nous et le repreneur, de voir comment ça va se passer."

Concernant les éventuels repreneurs, Emmanuel Melet précise que ce sont "des gens de la profession. C’est très agréable de pouvoir transmettre en confiance, la partie administrative reste à faire. L’entreprise est rentable."

D'une façon générale, Emmanuel Melet et son épouse Marguerite sont "plus soulagés qu'en novembre". En tout état de cause, c'est "à la fin du mois" que les choses vont s'éclaircir. En attendant, les gérants continuent leur activité : "Jusqu’au dernier moment, on fait comme si on allait continuer pendant encore quelques années." Emmanuel Melet dit qu'il a, par exemple, "commandé des échographies sur l’ensemble des chèvres" pour la période de mise bas au printemps.

Le problème de la transmission des exploitations agricoles 

La Chambre d’agriculture intervient dans la mise en relation des cédants d'exploitations agricoles et des repreneurs potentiels.

Depuis 8 ans environ, les exploitants de la ferme de Port Aubry à Cosne-sur-Loire cherchaient à céder leur exploitation. Christophe Bossaron est le conseiller "transmission" de la Chambre d’Agriculture de la Nièvre, il avait élaboré en 2020 un document écrit où on trouvait une description de l’exploitation à reprendre. Christophe Bossaron décrit comment le contexte de reprise des exploitations a évolué : "Avant Covid, on avait une vingtaine d’exploitations en diffusion sur notre site internet et on avait à peu près la moitié qui était reprise dans l’année. Une annonce dure un an à un an et demi. 
Après Covid, il y eu un gros flop, où il n’y avait plus de candidats, 2021 et 2022 ont été un peu un désert de reprises. En 2023, j’ai un regain de candidats, sur une vingtaine d’annonces, j’ai environ la moitié qui vont être reprises ou en cours de reprise."

Le rôle de la Chambre d'Agriculture dans les transmissions d'exploitations agricoles est celui d'un entremetteur, qui intervient sur la mise en relation des parties, et éventuellement peut prodiguer des conseils sur la procédure : "On ne va pas finaliser la vente, ils font cela avec un notaire ou avec leur comptable, ce n'est que de la mise en relation et du conseil pour la réussite de la reprise. Nous sommes un service gratuit, ce n’est que de la bienveillance !"

Reprendre de grandes exploitations, un risque supplémentaire

Pour Christophe Bossaron, les éventuels repreneurs ont "peur de reprendre" des exploitations de grande taille et préfèrent la création : "On a souvent des candidats qui veulent créer leur entreprise, mais ils souhaitent créer quelque chose de petit, avec un petit cheptel où ils vont faire leur propre production, faire les marchés etc. Lorsqu’on leur propose ce type de structures (comme la ferme du Port Aubry ndlr), forcément ça leur fait peur. Il y a des charges, du bâtiment, du cheptel, des emplois à reprendre qui coûtent cher."

Dans la Nièvre, de nombreuses exploitations à céder

L'image du métier, le coût de l'installation, la complexité des procédures peuvent rebuter, face au vieillissement des agriculteurs de la Nièvre : 50% des agriculteurs du département ont plus de 50 ans. Christophe Bossaron décrit la situation actuelle : "Globalement dans la Nièvre, il y a environ 100 exploitants par an qui vont être en âge de départ à la retraite (départs échelonnés entre 59 et 67 ans environ)" 

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