Lancées en 2014, les Journées Nationales d'Action contre l'Illettrisme reviennent pour une onzième édition, dès ce dimanche 8 septembre. Objectif, "en parler pour avancer", alors que le nombre de personnes ayant des difficultés de lecture continue d'augmenter, notamment dans la Nièvre et dans l'Yonne.
Ce dimanche 8 septembre marque le lancement d'une nouvelle édition des Journées Nationales d'Action contre l'Illettrisme (J.N.A.I.). Depuis 2014, une mobilisation s'engage chaque année sur plusieurs jours afin de sensibiliser le grand public à l'importance de l'alphabétisation. Encore aujourd'hui, 4% de la population française âgée de 18 à 64 ans est considérée comme illéttrée, ne maîtrisant ni la lecture ni l'écriture.
"Le premier objectif de ces Journées Nationales d'Action contre l'Illettrisme, c'est que les gens osent en parler, qu'on arrête les tabous", explique Cyril George, chargé de mission pour la région Bourgogne-Franche-Comté au sein de l'Agence nationale de lutte contre l'illettrisme (ANLCI). Son objectif, "arriver à un stade où les personnes concernées oseront elles-même en parler". C'est d'ailleurs le mot d'ordre de cette édition, "En parler pour avancer".
La Nièvre et l'Yonne comptent davantage de personnes présentant des difficultés de lecture
Et dans la région Bourgogne-Franche-Comté, cet objectif est d'autant plus important, car les chiffres ne sont pas bons. En France métropolitaine, 11,8% de la population est identifiée comme ayant des difficultés de lecture. Ces chiffres, comme ceux de l'illettrisme, sont notamment définis lors des Journées de Défense et Citoyenneté, organisées par l'armée et l'Éducation nationale.
Mais dans certaines parties de notre région, ce chiffre s'envole, jusqu'à atteindre 15,2% de la population dans la Nièvre. De quoi classer le département dans le top 3 des mauvais élèves sur ce critère, derrière la Seine-Saint-Denis et l'Aisne. L'Yonne ne brille pas non plus, et prend la 4e place de ce triste classement. Mais surtout, ces chiffres ne s'améliorent pas d'année en année, et continuent même d'augmenter.
Cyril George ne pointe pas de cause directe qui viendrait expliquer ces chiffres, symboles d'une "évolution pas forcément positive". Selon lui, "il y a plusieurs hypothèses, dont la pauvreté ou encore les années Covid". Il y a aussi "l'impact du numérique" et ses effets secondaires, car les appareils sont rarement "utilisés pour la lecture, l'écriture et le calcul", estime le chargé de mission.
Des activités et expositions de sensibilisation tout au long de la semaine
Malgré ces chiffres qui ne progressent pas dans le bon sens, Cyril George croit dur comme fer qu'il est possible d'inverser la tendance : "les solutions, elles existent en Bourgogne-Franche-Comté, et on sait que ça fonctionne. Il faut simplement que les gens osent revenir se former". C'est là que cette semaine de Journées Nationales d'Action contre l'Illettrisme, qui se tient jusqu'au 15 septembre prochain, prend tout son sens.
Parmi les nombreuses actions organisées par des entreprises ou par l'Éducation nationale, il y a aussi des événements ouverts à tous. C'est le cas à Dijon, où l'Institut Régional Supérieur du Travail Éducatif et Social de Bourgogne (Itress), situé à proximité du CHU, propose une "exposition de sensibilisation sur l’illettrisme".
Cyril George précise que c'est grâce à ce genre d'événements que n'importe qui pourra se rendre compte qu'il est possible de faire quelque chose pour les personnes en difficulté. "On peut tous aider quelqu'un", assure-t-il.
Par exemple, quand vous êtes à la boulangerie, et que la personne devant vous donne son porte-monnaie au commerçant car il ne peut pas compter, il y a là une difficulté identifiée.
Cyril GeorgeChargé de mission Bourgogne-Franche-Comté à l’ANLCI.
Cette semaine, la Bourgogne-Franche-Comté accueille pas moins de 153 actions dans le cadre de cette 11ème édition des Journées Nationales d'Action contre l'Illettrisme. Il s'agit donc de "la région où le plus grand nombre d’actions JNAI sont proposées en 2024", se félicitent les organisateurs dans un communiqué. De quoi peut-être tenter de remonter la pente.