Ce vendredi 15 avril 2022, ils sont une centaine à manifester devant l'hôpital de Nevers pour soutenir le personnel de la maternité, fermée lundi dernier faute de sages-femmes. Tous espèrent des solutions pérennes.
A 10h, une centaine de personnes est réunie devant l'hôpital de Nevers. Soignants, mamans, syndicats hospitaliers et élus du département de la Nièvre se sont donnés rendez-vous pour dire leur inquiétude.
Lundi 11 avril 2022, la maternité, qui dépend de l'hôpital, a dû fermer ses portes car quatorze sages-femmes sont en arrêt-maladie pour épuisement professionnel. Seules les consultations en urgence étaient assurées. Cette situation de vide sanitaire désespère les élus et la population.
L'appel à la réserve sanitaire permettra de soutenir temporairement les équipes grâce au renfort de 5 infirmiers (IDE) dès ce vendredi. L'arrivée des sages-femmes est prévue à partir du 20 avril seulement. Des infirmiers d'autres services de l'hôpital neversois pourraient aussi apporter leur aide.
La direction de Centre Hospitalier de l'Agglomération de Nevers (CHAN) compte sur le retour de certaines sages-femmes de la maternité le mardi 19 avril, ce qui permettrait une reprise de l'activité. Elle a fait savoir qu'un accord de principe a été signé ce jeudi pour la reprise du travail de l'équipe des sages-femmes. Certains arrêt-maladies arrivent à échéance mais les équipes médicales discutent encore de l'organisation d'un planning et du fonctionnement à venir.
Une sage-femme croisée dans la manifestation en témoigne : "Je pense que l'ensemble de mes collègues et moi-même sommes inquiètes de savoir si ce sera une solution pérenne."
Nous espérons que la direction continuera à travailler dans le même sens que ce qu'elle nous à montrer et qu'elle ne comptera pas que sur la réserve sanitaire jusqu'à mi-mai.
Une sage-femme de la maternité de Nevers
Plusieurs candidatures d'infirmiers (IDE) ont aussi été reçues, et certaines ont été validées. Mais les candidatures de sages-femmes se font attendre depuis plusieurs mois. Une seule professionnelle se serait portée candidate alors qu'il y a neuf postes vacants sur les 26 dont la maternité a besoin pour assurer les consultations, les accouchements et la prise en charge mère-enfant.
Les manifestants en appellent à l'Agence régionale de Santé (ARS) pour trouver une solution à long terme. Le cortège s'est d'ailleurs rendu sous ses fenêtres pour dire son inquiétude.
En dix ans, la Nièvre a perdu trois maternités : la maternité de Clamecy a d’abord fermé en 2008, puis celle de Decize en 2010 et enfin la maternité de Cosne-sur-Loire en 2018.
Les élus de la majorité de gauche du département de la Nièvre ont signé une lettre ouverte au Président de la République Emmanuel Macron pour l'alerter plus globalement sur la désertification médicale que connaît le département. Rappelant que le département a perdu 150 lits hospitaliers en 5 ans et la fermeture du pôle chirurgical et de la maternité de Cosne-sur-Loire ont aggravé la situation, ils lui demandent des engagements clairs.