Le maire de Nevers et ex-Premier ministre s'est suicidé le 1er mai 1993. Celui qui fut l’homme du « franc fort » et de la rigueur budgétaire a également été maire de Nevers et député de la Nièvre. Mais que reste-t-il de l’héritage de Pierre Bérégovoy aujourd’hui ?
Des mandats nationaux et locaux
Pierre Bérégovoy a été nommé Premier ministre du président François Mitterrand entre avril 1992 et mars 1993. Précédemment ministre de l'Économie, des Finances et du Budget, il est connu pour avoir imposé une grande rigueur budgétaire pendant une période de crise importante.
Mais Pierre Bérégovoy a également été élu maire de Nevers en 1983. La ville lui doit notamment l’implantation du circuit de Magny-Cours et l’Institut Supérieur de l'Automobile et des Transports.
En 1986, il a succédé à François Mitterrand comme député de la Nièvre.
L’ancien Premier ministre a laissé un important héritage, à Nevers, mais aussi dans toute la France.
Des rues Pierre Bérégovoy dans la France entière
De nombreuses rues et avenues portent son nom. A Nevers, l’avenue Pierre Bérégovoy est l’artère principale de la ville. Elle relie la gare à la préfecture. Un pont, qui enjambe l’autoroute A77, a aussi été baptisé du nom de l’ancien maire de Nevers en 1995.
Mais l’influence de l’ex-Premier ministre ne s’étendait pas qu’à la Nièvre. On trouve des rues à son nom dans la France entière : Clichy (Hauts-de-Seine), Taverny (Val-d’Oise), Athis-Mons (Essonne), Magnanville (Yvelines), etc.
Figé dans la pierre ou le bronze
L’image de l’ancien Premier ministre de François Mitterrand a été immortalisée par plusieurs artistes.
Une statue de l’ancien maire de Nevers a été commandée par la ville en 2000. Elle devait être implantée sur le circuit de Magny-Cours pour les 20 ans de la disparition de Bérégovoy. Mais l’œuvre semble ne jamais être arrivée à destination. Selon le Journal du centre, qui a enquêté sur la question, la sculpture est encore entreposée dans un local d’une commune du nivernais.
Cette statue devait initialement remplacer un buste de Pierre Bérégovoy installé sur le circuit de Magny-Cours. Ce buste, œuvre de l’artiste Félix Schivo, a été mis en place en 1994. Sur son socle, il est inscrit « sans lui, ce circuit ne serait pas ce qu’il est ». La sculpture a depuis été déplacée à proximité des anciens bâtiments de l’école de pilotage Winfield.
A Outreau (Pas-de-Calais), une statue grandeur nature de Pierre Bérégovoy a été érigée sur une place de la ville.
Un timbre-poste
En 2003, la Poste imprime un timbre d’une valeur faciale de 0,46 euros à l’effigie de Pierre Bérégovoy pour commémorer le dixième anniversaire de sa disparition.
Un prix Pierre Bérégovoy
Le prix Pierre Bérégovoy a été créé par le conseil général de la Nièvre en 1995. Il récompensait une Nivernaise ou un Nivernais qui avait modifié son parcours professionnel pour suivre un projet. Ce prix fait écho aux origines modestes de l’ancien Premier ministre, fils d’émigré ukrainien, qui s’est hissé jusqu’aux plus hautes sphères du pouvoir.
Pierre Bérégovoy était surnommé « le père de la rigueur » du temps où il était ministre de l'Économie, des Finances et du Budget. Ironie du sort, le prix qui porte son nom a été supprimé en 2014 pour raison budgétaire.
Un hôpital, un lycée et une école Pierre Bérégovoy
Plusieurs établissements publics ont été baptisés du nom de l’ancien maire de Nevers. Dans la capitale de la Nièvre, on trouve un lycée et un hôpital (fondé en 2003) Pierre Bérégovoy. Le nom l’ex-Premier ministre a aussi été donné à une école élémentaire à Barentin, en Seine Maritime, son département de naissance.
Une stèle commémorative
Pierre Bérégovoy s’est donné la mort le long du canal latéral à la Loire, dans l’agglomération de Nevers. A la demande de son épouse Gilberte Bérégovoy, une stèle a été dressée, là où son corps fut retrouvé. Sur cette pièce de granite rose, on peut lire : « Ici le 1er mai 1993, un Juste a retrouvé la Paix, Pierre Bérégovoy, 1925 – 1993, Dans la nuit de ce monde, le Juste brillera ».
Ouvrages
La vérité sur les circonstances de la mort de Pierre Bérégovoy est remise en cause par certains nombre d’essayistes et documentaristes. Voici une sélection d’ouvrages et de films s’interrogeant sur les faits :
Documentaires :
- "La double mort de Pierre Bérégovoy" par Francis GILLERY. Durée : 89min. Genre : Docu-info – Découverte Origine : France – 2008
- Pierre Bérégovoy, la vérité sur ses derniers jours, film documentaire de Christophe Widemann, France, 2008, 90'
Livres :
- Un crime d'Etat ? : La mort étrange de Pierre Bérégovoy Broché – 10 janvier 2008 de Eric Raynaud (Auteur)
- La mort de Pierre Bérégovoy , Vingt ans de questions sans réponse Dominique Labarrière (Auteur) - Essai (broché). Paru en 04/2013
Des origines modestes
Pierre Bérégovoy est né en 1925. Il est le fils d’Adrien Bérégovoy, immigré ukrainien venu en France et tenancier d’un café de quartier.Titulaire d’un CAP de dessinateur industriel, Pierre Bérégovoy entre en 1942 à la SNCF. Durant l’Occupation, il s’engage dans le réseau « Résistance-fer » et prendra part à la libération d’une partie de la ville de Rouen.
Une ascension fulgurante
Syndicaliste à Force Ouvrière, il participe à la fondation du parti socialiste unifié. A l’élection de François Mitterrand, en 1981, il est nommé secrétaire général de l’Elysée. Le parcours de Pierre Bérégovoy l’amènera à être nommé à la tête de plusieurs ministères comme les Affaires sociales ou l’Economie et les Finances. En avril 1992, François Mitterrand le nomme Premier ministre.
Miné par les attaques personnelles
Le 1er mai 1993, Pierre Bérégovoy mettait fin à ses jours le long du canal latéral à la Loire. L’ancien Premier ministre avait fait sien le combat contre la corruption. Il n’a pas supporté les attaques dont il avait fait l’objet au sujet d’un prêt contracté quelques années plus tôt.