Mardi 6 décembre, le tribunal rendra son délibéré dans l’affaire qui oppose l’ancien directeur de l’hôpital de Nevers et l’actuel directeur de l’Agence régionale de santé. Ce dernier -lui-même condamné pour harcèlement- accusant le 1er de harcèlement moral.
Christophe Lannelongue, responsable de l'ARS (agence régionale de santé) de Bourgogne-Franche-Comté est poursuivi pour des faits de harcèlement moral à l'encontre de l'ancien directeur de l'hôpital neversois, Raynald Ferrari. Il lui est reproché d’avoir poussé au limogeage de celui-ci en mettant en cause ses méthodes managériales autoritaires. Quant à Raynald Ferrari, il a lui-même été condamné dans une affaire de harcèlement moral.A noter que cette affaire déjà peu banale n’a pas fait l’objet d’une enquête préalable. Elle a été examinée lors d’une une audience dite « de citation directe » au cours de laquelle chaque partie a donné ses arguments. C’est la validité, la fiabilité et la valeur de ces arguments que devra évaluer le tribunal correctionnel de Dijon.
Raynald Ferrari se dit victime de « lynchage »
Raynald Ferrari, a été directeur de l'Hôpital de Nevers, de 2008 à 2015. Il a perdu son poste en mars 2015, suite à une décision validée par la ministre de la Santé Marisol Touraine. Il lui était reproché une attitude de rigidité qui est allée jusqu’au blocage, empêchant des évolutions ou projets de se mettre en place, un refus de prendre ses responsabilités, un comportement qui a créé de nombreuses tensions dans l’établissement. Il a également été condamné pour harcèlement moral également à l’encontre d’une collaboratrice.
Raynald Ferrari, lui, estime qu’il est victime d’un acharnement de la part du directeur de l’ARS Bourgogne-Franche-Comté. Selon lui, la destitution dont il a été victime est un véritable « lynchage » qui l’a détruit psychologiquement. Il a lancé 8 procédures au tribunal administratif et ici en correctionnel, il réclame 40.000 euros de dommages et intérêts.
Christophe Lannelongue estime avoir fait son travail
Par le biais de son avocate, Christophe Lannelongue a fait savoir qu’il avait toujours suivi scrupuleusement les procédures : « ces procédures ont d’ailleurs abouti à la mise à disposition du directeur du centre hospitalier de Nevers devant ses pratiques déloyales et discutables, ses méthodes autoritaires et vexatoires, sa rigidité excessive ».
Mardi, le tribunal correctionnel de Dijon rendra son délibéré dans une affaire de harcèlement moral opposant le directeur de l'Agence Régionale de Santé de Bourgogne-Franche-Comté à l'ex-directeur de l'hôpital de Nevers. Récit de Sylvain Bouillot
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