J-9 avant Noël. Une période cruciale pour les commerçants qui réalisent souvent le plus gros de leurs chiffres d'affaires au mois de décembre. Seulement, l'heure est à l'inquiétude pour les petits créateurs à Nevers en Bourgogne. Ils attendent désespérément des clients.
Pour les cadeaux de Noël, êtes-vous plutôt commerces locaux, grandes enseignes ou shopping sur internet ? À Nevers, certains ont fait leur choix. "Moi, j'ai fait un panier sur internet, c’est plus simple et ça évite de se déplacer." "J’ai fait les ventes privées pour faire des économies sur le budget."
Une tendance logique, mais qui pénalise les petits créateurs. Dans cette boutique éphémère, installée dans le centre de Nevers jusqu’à Noël, Françoise Soltysiak attend des clients qui ne viennent pas. "Avant-hier, on avait 19 personnes, hier cinq personnes et zéro vente donc c'est compliqué. On pensait que décembre ça allait partir déjà plus vite, là, c'est vraiment timide."
"On se pose des questions"
Même constat, ou presque, dans ce magasin où Clément Boutillon vend ses créations. La période de Noël représente près d’un tiers de son chiffre d’affaires de l’année. Mais à l’heure des derniers achats, le compte n’y est pas. "C'est compliqué. J’ai 70% de perte par rapport à l’année dernière. Je reste optimiste et peut-être que le public attend. Je suis encore sur une hausse par rapport au mois de novembre, encore heureux."
Dans la boutique de Manon Pignon, créatrice de bijoux, le stock ne s'écoule pas, au contraire. Si les clients sont au rendez-vous, leur panier moyen a diminué cette année. "Je fais cinq fois mon chiffre d'affaires en décembre par rapport aux autres mois. Là, on est vraiment plus bas que les années précédentes. On sent que quand ça dépasse 20, 30 euros, c'est compliqué pour les gens et ils ne passent pas à l'achat. Il y a des années où des gens se décident au dernier moment, mais on se pose des questions sur l'artisanat."
Un trou dans la caisse de 1 000 euros, qui va pousser la créatrice à produire moins cher. Reste 9 jours avant Noël pour espérer, peut-être, inverser la tendance.