Municipales 2020 : 3 (ou 4) choses à retenir du débat à Nevers

Replay- À l'occasion des élections municipales, France 3 Bourgogne se mobilise pour vous permettre de suivre les débats de proximité de votre territoire. Mercredi 4 mars 2020, six candidats à la mairie de Nevers, dans la Nièvre, ont présenté leurs propositions.

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À l'occasion des élections municipales, France 3 Bourgogne se mobilise pour vous permettre de suivre les débats d’avant-premier tour consacrés aux grandes communes de la région
Ce mercredi 4 mars 2020, Lilian Melet reçoit les 6 têtes de liste à l'élection municipale de Nevers.

Le débat portait notamment sur les bilans, projets, échanges, arguments et programmes des candidats. Les têtes de liste sur le plateau  :

- Damien Baudry (RN)
- Emilie Chamoux (LFI)
- Nathalie Charvy (EELV) 
- Philippe Morel (DIV-CENTRE) 
- Karine Rouet-Daguin (SE)
- Denis Thuriot (LREM) 


Attractivité et dynamisme

Nevers, capitale de la Nièvre a autrefois compté 45.000 habitants. Aujourd’hui, elle accueille 33.000 habitants. Le débat s’ouvre naturellement sur la question de l’attractivité de la ville.

Le bilan du maire sortant LREM, Denis Thuriot, est vivement attaqué par  Nathalie Charvy (EELV-PCF) : « Plutôt que de croire que l’on va faire de Nevers une nouvelle « Silicon valley », il faut s’appuyer sur nos atouts. Nous pensons qu’il faut d’abord engager une mobilisation générale pour sauvegarder ce qui existe, les services publics et les industries. » 

Cette position est partagée par Emilie Chamoux, candidate LFI, qui renchérit : « A mon avis, le premier mauvais choix est de se rallier à La République en marche qui n’œuvre du tout dans le sens de l’intérêt général pour la défense des services publics dont les villes comme la nôtre ont tant besoin. »
 

Pour Karine Drouet-Daguin, plus grave, la technophilie de Denis Thuriot a coûté cher à la cité : « Dès 2017, les marcheurs ont décidé de faire de Nevers leur laboratoire : une smart city perfusée de subventions, égayées de visites ministérielles.»  
 

Développer l’attractivité de la ville était l’axe fort de la campagne du maire sortant. Denis Thuriot a défendu son bilan : 

 Quand on a un premier mandat, on sème les graines. Elles commencent à pousser mais cela prend du temps.

Il se justifie : "J’ai fait le choix de l’innovation. […] Avec le technocentre on est à presque 200 emplois. »


En rendant le stationnement au centre ville gratuit en 2017, Denis Thuriot voulait aussi relancer l’attractivité et diminuer le taux de vacance commerciale. Plusieurs propositions sont avancées pour enrayer ce phénomène.
Nathalie Charvy (EELV), « veut préempter les cellules commerciales pour les réhabiliter et les proposer à des loyers modérés (…) et on veut un moratoire contre l’extension des zones commerciales périphériques. »

Pour Emilie Chamoux (LFI), « La gratuité du stationnement ne résout pas le souci de l’attractivité du centre ville. Nous souhaitons développer un système de transports urbains gratuit en premier lieu pour les jeunes. »


Les candidats se sont affrontés sur le coût d’une telle mesure. Nathalie Charvy assure l’avoir chiffrée à « 1.4 millions d’euros ». Denis Thuriot affirme qu’il s’agirait plutôt de « 2.2 millions d’euros». « Cela veut dire augmenter les impôts donc dites-le aux Neversois ! »

La candidate de gauche sans-étiquette Karine Rouet-Daguin  propose aussi d’animer le centre ville en mettant en place « une pépinière des arts et de l’artisanat »,  des « baux progressifs » ou la création d’une monnaie locale notamment.
Mis en cause, le maire sortant LREM avance des chiffres : « Le taux de vacances commerciales est passé de 25 à 18% à Nevers. »
Le candidat du rassemblement national Damien Baudry conteste ce nouveau dynamisme du centre ville : « Où sont les nouveaux commerces ? Où sont les habitants ? (…) Le soucis qu’on a sur Nevers est un souci sécurité et de propreté. »   
 
 

De nouvelles infrastructures ?

Le maire sortant Denis Thuriot déclare sans ambages : « En 2014, j’ai trouvé une ville en ruines. »
Il a défendu l’augmentation des dépenses d’investissement et la construction d’une nouvelle piscine mais Philippe Morel, le candidat divers centre, lui a reproché le manque de concertation notamment en terme de rénovation urbaine : « Il faut le faire en collaboration avec les autres collectivités, notamment avec le conseil départemental. (…) Quand on veut travailler dans son coin, on s’isole. Ce n’est pas en Chine, à Las Vegas, à Tel Aviv que vous trouverez les solutions. »
 


Karine Rouet-Daguin avance l’idée qu’il aurait fallu bâtir un campus unique : « Pourquoi avoir fait cette piscine ? Là ? Il fallait en faire un campus. On a 2940 étudiants. » «  On a déjà deux campus » se défend Denis Thuriot.

Pour tous les candidats, l’avenir est dans le développement de nouvelles filières : garagiste et alimentaire pour Emilie Chamoux ou dans la pérennité de celles existantes (médecine vient de s’installer). Le campus connecté fait débat.
 

Environnement

Dernier thème de la soirée : l’environnement.

Plusieurs candidats ont déjà affirmé qu’ils voulaient la gratuité des transports en commun notamment Emilie Chamoux et Nathalie Charvy. Cette dernière propose aussi d’augmenter la part de bio dans les cantines,« seulement 5% à Nevers » et de mettre en place des pistes cyclables…

Damien Baudry (RN) promet que « pour tout arbre abattu, il plantera un arbre d’ornement et un arbre fruitier ». Quant à Emilie Chamoux, elle entend lutter contre la précarité énergétique et améliorer le recyclage des déchets notamment dès la collecte.
Denis Thuriot se défend de tout isolationnisme. Il assume sa mesure de gratuité du stationnement en centre ville jugée pro-automobiliste : « Si j’arrête la voiture, je tue le centre ville ! » Il promet pour son prochain mandat de développer l’hydroélectricité et le photovoltaïque.

La présence de plusieurs listes de gauche, dont trois comptent des socialistes, laissent présager des unions possibles.
Le maire sortant, Denis Thuriot, a lancé une charge violente contre les listes de ses opposants pour clore le débat, assurant être « le seul à rassembler ».

 




► Revoir le débat du mercredi 4 mars consacré à la ville de Nevers, chef-lieu de la Nièvre.

 
 

Une gauche divisée face au maire sortant Denis Thuriot


À Nevers, l'élection municipale à venir pourrait offrir une revanche de 2014.
Le maire sortant Denis Thuriot a face à lui une gauche divisée qui espère reprendre l'ancien fief de Pierre Bérégovoy, et le Rassemblement national qui rêve de profiter de la confusion pour créer la surprise.

Denis Theuriot voulait changer Nevers, incarner le renouvellement. Après six ans de mandat, il se retrouve à son tour dans la position du sortant.
Chantiers sur le patrimoine, virage numérique, revitalisation du centre-ville, l'heure est au bilan, assumé. "Je pense qu'on a fait bouger Nevers. On a beaucoup travaillé […] Il y a encore beaucoup à faire mais en tout cas 95 % de nos engagements ont été faits. Il s'agissait de remettre Nevers à niveau", explique le maire LREM Denis Thuriot.

En 2014, l'union avec la droite lui avait permis de l'emporter, à la tête d'une liste sans étiquette. Cette année, même pari - à une différence près : Denis Thuriot fait partie des premiers candidats investis par La République en Marche. 
Dans un contexte de contestation sociale, il veut croire que ce ne sera pas un handicap : "J'ai un soutien, je ne m'en cache pas. Mais ce n'est pas pour ça que ce soutien est celui qui fait ma liste, celui qui fait le projet. Il n'y a pas de difficultés. Avant, j'étais ex-PS; maintenant, je suis soutenu par La République en Marche."
 

Face à lui, la gauche rêve d'un retour, pour effacer le traumatisme de 2014, mais elle est en ordre dispersé. La liste "Nevers écologique et solidaire" a été la première à se lancer. Elle est menée par le duo Nathalie Charvy et François Diot, conseillers municipaux d'opposition écologiste et communiste. "Nous sommes à gauche, nous le revendiquons. Et nous espérons bien que ces valeurs là - qui sont très loin des valeurs macronistes - puissent retrouver droit de citer dans la belle ville de Nevers", détaille Nathalie Charvy.

Pourtant, les négociations pour une liste commune ont abouti à une impasse pour le premier tour. "Les deux préalables sont qu'on ne voulait pas d'accord d'appareils et que nous voulions un renouvellement de personnes. Il se trouve que cette philosophie n'a pas été partagée. Et nous regrettons que l'union n'ait pas pu se faire", ajoute la candidate.

 

À Nevers, ancien bastion socialiste, la gauche plurielle n'est plus qu'un souvenir. Le PS et ses dérivés défendent leur propre rassemblement, derrière la liste "Nevers en commun", menée par une militante France insoumise, Emilie Chamoux. "L'aspect citoyen ne permettait pas d'intégrer toutes les composantes de tous les partis de la gauche, indique-t-elle. Nous souhaitions incarner ce grand rassemblement de plusieurs partis politiques de gauche, mais aussi de citoyens, de gilets jaunes."

L'enjeu est donc d'exister indépendamment au premier tour, au risque d'éparpiller les votes, tout en pensant déjà au second, et à une potentielle fusion des listes. "Le pari n'est pas risqué, affirme Emilie Chamoux. Nous représentons et nous incarnons un grand rassemblement déjà sur notre liste. Ce n'est absolument pas exclu qu'on se rejoigne plus tard. Et c'est même ce que l'on souhaite."
 

Le RN espère attirer les électeurs de droite

Le Rassemblement national, en embuscade, espère profiter de cette multiplication des candidatures. Nevers n'a jamais vraiment souri à l'extrême droite, mais Damien Baudry voit cette année une opportunité : "L'électorat populaire se détourne de plus en plus de la gauche pour se rapprocher de nous. Aujourd'hui, la seule liste de droite qui est représentée sur Nevers c'est la nôtre. Donc nous avons double chance d'accéder au pouvoir de la municipalité."

Et si la victoire n'est pas au rendez-vous, le RN entend bien s'appuyer sur ce scrutin pour s'implanter localement. "Nous allons pouvoir créer au minimum un groupe, ce qu'on n'a jamais eu sur la ville. Et donc avoir un pouvoir politique, un pouvoir d'opposition."

Confirmation, revanche ou surprise, à Nevers l'historique récent incite à se méfier des pronostics. D'autant qu'en cas de second tour, la donne pourrait encore changer.
 

Les candidats déclarés à Nevers pour les municipales 2020 :

-Denis THURIOT (LREM) 
-Philippe MOREL (DIV-CENTRE) 
-Damien BAUDRY (RN)
-Karine ROUET-DAGUIN (SE)
-Nathalie CHARVY (EELV) 
-Emilie CHAMOUX (LFI)
-Dominique DUPUIS (LO) 


L'analyse politique de notre journaliste Lilian Melet
 
 
Les autres candidats déclarés à Nevers
En dehors des quatre listes présentes dans notre reportage, seront candidats :
  • Karine Rouet-Daguin (Osons Nevers, SE)
  • Philippe Morel (Pour Nevers, DVG)
  • Dominique Dupuis (Lutte ouvrière)
  • Michel Estorges (Nevers avec vous, DVG)
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