Le tournoi international Future de Nevers se déroule jusqu'à dimanche. Une compétition qui permet aux joueurs en quête du plus haut niveau de briller et d'emmagasiner de l'expérience, au niveau du tennis mais aussi de leur carrière.
Sur les courts du Centre départemental de tennis de Saint-Eloi, pas de stars internationales. Le tournoi, dont la 21e édition est disputée cette année, fait partie du circuit "Future". La troisième division du circuit professionnel, premier échelon vers les sommets.
Ici, les joueurs ont l'opportunité de remporter leurs premiers points ATP pour améliorer leur classement et disputer ensuite des Challengers ou des qualifications de Grand Chelem. A 20 ans, Evan Furness tente de percer depuis deux ans, et enchaîne ces compétitions en France ou à l'étranger.
C'est la première étape pour tout joueur de tennis qui veut se lancer sur le circuit professionnel. C'est indispensable, il faut la passer. Pour certains, elle est un peu plus longue que pour d'autres, mais c'est là qu'on se forge.
Une difficile vie de "semi-professionnels"
Espoirs ou joueurs plus expérimentés, la plupart sont des "semi-professionnels". Ils consacrent leur vie au tennis, mais doivent se battre pour boucler leurs budgets. Disputer une saison complète coûte plusieurs dizaine de milliers d'euros.
Rémi Boutillier est présent sur le circuit depuis six ans. Au fil des années, il a appris à gérer sa carrière et l'organisation tout autour.
Quand on fait ce circuit, c'est beaucoup plus que juste jouer au tennis. Déjà il faut s'organiser, prévoir un programme de tournois intelligemment. Mais il faut aussi gérer toute la logistique, les voyages, les hôtels, les navettes. Et puis s'arranger avec les autres joueurs pour jouer aussi en double, partager la chambre...
Les tournois avec le statut de "Future" bénéficient d'une dotation encadrée par la fédération internationale : 25000 dollars (environ 21750 euros) pour celui de Nevers. Et les organisateurs doivent aussi prendre en charge le logement. "Pour les joueurs, c'est une période très difficile de leur carrière, explique Jacky Terreau, directeur du tournoi. Ils ne gagnent pas d'argent, la plupart sont au SMIC ou même moins et il y a beaucoup de dépenses. Alors nous on fait tout pour les mettre dans les meilleures dispositions possibles."
Rêver des sommets
Tous visent à terme le plus haut niveau, même si les places sont chères. Mais se faire sa place commence dans ces petites compétitions. Ancien président de la Fédération française de tennis, Jean Gachassin est le parrain de cette 21e édition. Ses années au sommet du tennis national lui ont permis de voir évoluer des carrières débutées dans les tournois moins cotés.
Les grands champions, Noah, tous les cracks français, est-ce qu'ils ont joué en Future ? Ils ont tous joué en Future ! C'est là qu'ils ont gagné leurs premiers points. C'est à travers ça qu'on voit si le joueur va pouvoir s'améliorer et espérer faire partie des tous meilleurs du monde.
La preuve en est la liste des participants à Nevers au fil des années, précise Elyane Ferrien-Chatillon, présidente du Comité départemental. "Il ne faut pas oublier que de nombreux joueurs parmi les meilleurs mondiaux sont venus à Nevers par le passé : Tsonga, Benneteau, Gasquet et j'en passe." Tous n'ont pas gagné, mais le Future a été une étape de leur formation.
Avant les sommets du tennis mondial, tous ont un objectif en tête : succéder dimanche à Benjamin Bonzi, vainqueur l'an dernier.
Le reportage de Rémy Chidaine, Tania Gomes et Pascal Rondi
Avec :- Evan Furness, 20 ans, 535e joueur mondial
- Rémi Boutillier, 28 ans, 609e joueur mondial
- Jacky Terreau, directeur du Future de Nevers
- Jean Gachassin, ancien président de la FFT