Rien ne va plus entre Nevers et Lourdes (Hautes-Pyrénées) : la dépouille de Bernadette Soubirous est au cœur d'un bras de fer entre les deux villes.
À Nevers (Nièvre), personne ne s'imaginait qu'elle deviendrait la relique de la discorde. Bernadette Soubirous repose au couvent Saint-Gildard depuis 139 ans. Sa dépouille attire chaque année entre 150 000 et 200 000 visiteurs.
Mais ce pèlerinage suscite quelques jalousies : à Lourdes (Hautes-Pyrénées), une association s'est montée. Son objectif ? Rapatrier le corps de la sainte dans sa ville. À sa tête, l'époux d'une arrière-petite-nièce Soubirous. Ses motivations sont affectives : "Le regroupement des familles, tout le monde demande ça, et les parents de Bernadette aussi, certains au moins, aimeraient que Bernadette revienne chez elle", explique François Bayoumeu.
La loi diocésaine prime
Mais n'y aurait-il donc que des raisons sentimentales pour justifier le retour de la sainte ? Lorsque l'on y regarde de plus près, l'association compte parmi ses membres plusieurs propriétaires de locations touristiques, ainsi que le président local des métiers et industries de l'hôtellerie. Quant à Francis Bayoumeu, il gère avec son épouse la maison des parents de la sainte, transformée en musée.Bernadette Soubirous, enjeu d'une guerre économique entre Lourdes et Nevers. Le maire de la ville bourguignonne, lui, n'est pas près de capituler.
"Je pense qu'il faut être raisonnable, détaille le maire de Nevers Denis Thuriot. Lourdes a des millions de pèlerins par an, Nevers n'en a que quelques centaines de milliers. Je pense que ça doit être respecté."
Pour l'instant, la loi diocésaine prime : seule une requête formulée par l'ensemble des membres de la famille pourrait justifier que ce dossier relève de la justice des Hommes.