Le célèbre chef cuisinier Alain Ducasse possède pas moins de 34 restaurants à travers le monde. Cette étoile de la gastronomie a choisi des assiettes en faïence fabriquées à Nevers pour figurer sur ses tables au Japon.
A Tokyo, il a ouvert pas moins de trois établissements (Beige, Benoît et Esterre) dont chacun a une ambiance particulière.
C’est ainsi que le restaurant Esterre, situé au Palace Hotel Tokyo, propose "une approche contemporaine de la haute cuisine tournée autour des produits du terroir". C’est pour lui que le célèbre chef trois étoiles a commandé des séries d’assiettes fabriquées à Nevers et décorées à la main selon la tradition.
Il s’agit d’un service en faïence émaillé à la main avec de l'oxyde de cobalt. "C'est ce qui donne le bleu très, très dense qu’on appelle le bleu de Nevers. C’est ce qu’Alain Ducasse est venu chercher", explique Jean-François Dumont, de la faïencerie Georges, labellisée "Entreprise du Patrimoine vivant".
"On est très, très heureux qu’il ait choisi cet émail. Bien sûr, on l’aurait fait en blanc ou dans toutes les couleurs qu’il aurait voulues, mais qu’il soit venu chercher celui-là, c’est vraiment une satisfaction."
Le bleu de Nevers, une couleur inimitable
Tout a commencé lors d’un salon, quand le responsable des arts de la table du groupe Ducasse a eu un coup de cœur pour ce bleu profond si particulier.
"Ce bleu-là, il n’y a personne d’autre qui l’a. Et puis ce qui me plaît énormément dans ces assiettes-là, c’est qu’elles sont toutes différentes. Il n’y en a pas une pareille. Le bleu réagit en fonction de la cuisson, donc tout est différent, on a vraiment cette impression que la matière est vivante", ajoute Olivier Guénot.
Au-delà de l’esthétique, la faïencerie Georges doit aussi fournir des assiettes résistantes et adaptées à un usage professionnel. En effet, ces pièces uniques vont devoir "assurer plusieurs services par jour, voire par déjeuner et des contraintes de lave-vaisselle, de manipulation qui sont beaucoup plus dures que celles qu’on a à la maison", explique Jean-François Dumont.
La faïence de Nevers, dite de "grand feu", exclut les retouches.
Dès le 16e siècle, une production s'est installée grâce à l'argile et au bois que l'on trouve dans la région.
Pendant des années, la région a compté plusieurs faïenceries, mais elles ont presque toutes fermé.