Trains intercités : les régions redoutent l'abandon de nombreuses dessertes

L'Etat veut supprimer des lignes de train Intercités peu rentables. L’Association des régions de France dénonce une approche "exclusivement comptable et financière" qui "se traduira par l'abandon de nombreuses dessertes de villes françaises". 


Pourquoi va-t-on réformer les trains Intercités ?

Le gouvernement a présenté le 7 juillet 2015 une feuille de route pour l'avenir des Trains d'équilibre du territoire (TET, ou trains Intercités), dont le nombre de voyageurs a baissé de près de 20% depuis 2011.

L’Etat affirme que "les Trains d’Equilibre du Territoire sont un outil majeur de la solidarité et de l’aménagement dans notre pays, si cette offre est articulée avec les TGV et les TER".
Le gouvernement rappelle que le déficit d'exploitation actuel est "devenu insoutenable". De 330 millions d'euros en 2014, il pourrait atteindre "450 en 2016, sans mesures énergiques", estime-t-il.

Le gouvernement assure qu’il va engager l'élaboration d'une nouvelle convention avec la SNCF, pour que l'Etat puisse "intervenir plus efficacement auprès des acteurs locaux".
La nouvelle feuille de route "permettra de prendre d’ici mi-2016 des décisions complètes et cohérentes concernant l’avenir de ces trains".


Que dénonce l'Association des régions de France ?

Ce texte "préjuge d'importantes baisses de l'offre Intercités sur l'ensemble du territoire", déclare l'Association des régions de France (ARF) lundi 13 juillet 2015. L' ARF demande "que le Parlement se saisisse de ce débat".

L’association regrette notamment que le budget alloué "au renouvellement des lignes TET jugées structurantes" s'élève à 1,5 milliard d'euros, alors que la Commission sur l'avenir des TET avait évalué "entre 3,5 et 4 milliards d'euros l'effort d'investissement pour assurer l'offre actuelle".

L'ARF salue toutefois "l'effort de renouvellement du parc des trains Intercités, qui permettra de compléter la première tranche des 34 rames REGIOLIS déjà commandées".
Selon le gouvernement, l'acquisition de ces 34 rames neuves est "en cours pour un montant de 510 millions d'euros" et l'Etat investit "lourdement dans la modernisation des infrastructures ferroviaires".
"Ce sont ainsi 2 milliards d'euros que l'Etat investira entre 2015 et 2020, en lien avec SNCF Réseau et les collectivités partenaires, dont l'essentiel concerne l'amélioration du réseau existant emprunté par les TET", précise la feuille de route.


Pourquoi la région Bourgogne est-elle inquiète ?

En Bourgogne, deux lignes sont concernées par la réforme envisagée : 
  • la ligne Dijon-Reims :
    la circulation des Intercités pourrait être réduite ou remplacée par des autobus ou des TER (trains express régionaux).
  • la ligne Paris-Cosne-Nevers : 
    elle dessert cinq gares de la Nièvre (Cosne, La Charité, Pougues-les-Eaux, Fourchambault, Nevers). Les dessertes de nuit du Nevers-Cosne-Paris devraient disparaître car leur modèle économique ne serait plus "viable".
Les usagers et les élus de la Nièvre ne veulent pas que cette ligne Intercités TET se transforme en TER, financée par les Régions, avec moins de moyens que l'Etat. Ils craignent que cela entraîne un service restreint et dégradé.
Les présidents des régions Bourgogne et Centre, ainsi que le sénateur de la Nièvre Gaëtan Gorce ont été reçus par un conseiller du secrétaire d’Etat aux transports Alain Vidalies mardi 23 juin 2015 pour faire entendre leurs arguments.

Précisons que le préfet François Philizot a été chargé de conduire la concertation avec les Régions. Ce dernier est connu en Bourgogne, où il a été préfet de Saône-et-Loire de février 2011 à mars 2013.
François Philizot a pour mission d’examiner avec les élus régionaux les modalités d’évolution des services TET. Sa mission se poursuivra à partir de janvier 2016, avec les nouveaux élus régionaux, afin de disposer des conclusions d’ici mai 2016.

 

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