"Un gouvernement Macro-macroniste" : en Bourgogne, les figures politiques opposées à la composition du nouveau gouvernement de Michel Barnier

Le Premier ministre, Michel Barnier, a annoncé la composition de son gouvernement samedi 21 septembre au soir. Alors que des dizaines de milliers de Français manifestaient contre les nouveaux ministres, les personnalités politiques de Bourgogne, elles aussi, avaient leur mot à dire.

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Vu la tendance, c'était une réaction attendue. Que ce soit à gauche ou à l'extrême droite, les figures politiques bourguignonnes ont exposé des points de vue très critiques à l'égard du nouveau gouvernement nommé par Michel Barnier.

Si la mobilisation dans les rues n'a pas pris à Dijon, la sphère politique régionale a des choses à dire.

L'extrême droite mitigée

René Lioret, député de la cinquième circonscription de Côte-d'Or, n'a d'abord pas mâché ses mots interviewé par le journaliste de France 3 Alexis Delacour. "Monsieur Macron a perdu trois fois de suite les élections et on se retrouve avec un gouvernement à très grande majorité macroniste", regrette-t-il. "Notre sentiment c’est la déception. De toute façon c’était ça ou rien du tout. C’est un gouvernement qui reste Macro-macroniste avec l’introduction de quelques LR, donc on attend de voir."

Le député du Rassemblement national conclut en commentant la possible nomination du Préfet de la Côte-d'Or au sein du ministère de l'Intérieur : "C’est une satisfaction en revanche de voir Monsieur Robine rejoindre Monsieur Retailleau. C’est quelqu’un qui a remis de l’ordre sur la place de Dijon."

La gauche pleine de critiques

Océane Godard, députée de la première circonscription de la Côte-d’Or (Parti socialiste), n'élude pas son mécontentement : "(C’est) une grande déception. Tout ça pour ça. Un peu plus de 70 jours pour un gouvernement qui ne représente pas ce que les Françaises et les Français ont exprimé lors des législatives. On a besoin de modernité, on a besoin de porter un regard vers l’avenir et là on a un gouvernement qui incarne le passé."

L'élue dijonnaise regrette "un déni de démocratie" et laisse échapper sa colère envers le Président de la République : "On a l’impression que durant toutes ces semaines, Emmanuel Macron a pensé au meilleur scénario pour pouvoir poursuivre sa politique que les Français ont sanctionnée."

Les centristes inquiets

Dans l'hémicycle, même au plus proche du camp présidentiel, les réactions sont plutôt négatives. Dans le camp des démocrates par exemple, Perrine Goulet, députée de la première circonscription de la Nièvre, amorce une remontrance : "Compte tenu de la coloration de ce gouvernement, il ne représente pas vraiment ce qui est sorti des urnes le 7 juillet dernier puisqu’il manque un flotteur gauche. La partie centre est quand même assez réduite, parce que même ceux qui viennent du centre sont passés à un moment ou à un autre par la droite, pour beaucoup. Ce gouvernement penche très à droite et m’inquiète un petit peu."

Plus qu'un poids en plus sur la balance à droite de l'Assemblée, la Nivernaise craint les idées de certains ministres : "Je vois des personnes qui ont été nommées qui ont été contre le mariage pour tous, qui ont des idées très à droite socialement et vous connaissez ma fibre par rapport à ça. J’avoue que je suis assez inquiète de ce que ça pourra traduire après comme programme. On va devoir attendre pour savoir si nos craintes sont justifiées ou pas. Je reste vigilante."

Renaissance blâme la gauche

"Il y a un fort renouvellement", observe Denis Thuriot, le maire de Nevers (Renaissance)."C’est l’esprit de Renaissance de travailler dans l’arc républicain avec le plus large nombre de personnes possible. Il n’y a rien de complètement surprenant."

L'élu, affilié au camp présidentiel, n’exclut pas un certain manque de ministres de gauche : "On a des gens comme Bernard Cazeneuve, Monsieur Le Foll et comme d’autres qui auraient pu trouver une place." Mais, il rejette la faute sur les principaux intéressés. "La gauche sociale-démocrate s’est inféodée à LFI et donc a raté le coche. On aurait pu avoir un gouvernement miroir à ce qu’ont voté les Français, avec une partie plutôt centrale avec Renaissance et ses alliés, une partie à droite chez des LR qui ne sont pas allés se tromper chez le Rassemblement national et puis des gens de gauche avec qui on aurait pu faire pas mal de choses. La gauche a loupé son retour à un gouvernement."

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