Nevers : un chien recruté par le tribunal pour faciliter la libération de la parole des victimes

En plus des juges, des avocats, des greffiers, le tribunal de Nevers compte depuis vendredi 12 février un nouvel assistant. Ouchi, un golden retriever, chien d'assistance judiciaire, dont le rôle sera d'apporter du réconfort aux victimes le temps de la procédure.

Ouchi est un golden retriever de deux ans. Calme et obéissant, c'est un chien d'assistance judiciaire. Depuis sa naissance, il a la mission d'accompagner les victimes. "Il a été formé pour ressentir les émotions des personnes et les soutenir quand elles en ont besoin, précise Elodie Delau, de l'association France Victimes 58 - Andavi. Pour toutes les personnes qui le souhaitent, il assiste aux rendez-vous, il vient à côté des personnes. Ça permet aux personnes de se détendre, elles le caressent. Et puis le soir, il a une vie de chien tout à fait normale, il rentre dans sa famille."

Développé aux Etats-Unis et testé en France au tribunal de Cahors, dans le Lot, le concept a fait ses preuves, en particulier auprès des enfants. "On sait que lorsque le chien est là, le ythme cardiaque des enfants baisse. La mesure du stress baisse. Donc c'est quelque chose qui est vraiment utile", affirme Jérôme Moreau, le président de l'association.

Expérimentation pour un an

Ouchi sera mobilisé sur réquisition du procureur. Dans un premier temps, il interviendra dans les dossiers d'infractions sexuelles et de violences aggravées, notamment celles qui concernent les mineurs. "Ce chien d'assistance judiciaire sera amené à intervenir à toutes les phases de la procédure judiciaire. Dès le moment du dépôt de plainte ou de la première audition de la victime dans les services de police ou de gendarmerie, jusqu'au moment du jugement. Voire même pendant la phase d'instruction indique Alexa Carpentier, procureur de la République de Nevers.

Les professionnels de la justice attendent beaucoup du réconfort apporté par le chien aux victimes. Un outil supplémentaire pour aider à libérer la parole. "Il va apaiser les mineurs. Par exemple, lorsqu'ils viennent à leur procès devant le tribunal correctionnel, c'est impressionnant. Le chien peut être un élément de réassurance pour ces mineurs déjà fragilisés", ajoute Agnès Bonnet, présidente du tribunal judiciaire de Nevers.

Ouchi pourrait donc bientôt se faire sa place jusque dans la salle d'audience. Le tribunal de Nevers est l'un des trois en France à expérimenter ce dispositif pour un an. Il pourrait être généralisé, si les résultats sont au rendez-vous.

 

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