Nièvre : cent ans après, Parigny-la-Rose offre un monument aux morts à ses poilus de 14-18

Cent ans après, le petit village de Parigny-la-Rose, dans la Nièvre, répare un oubli : ses quatre poilus tués pendant la Grande Guerre ont désormais leur monument aux morts, des pierres sculptées dressées près de l'église et de la route principale, à temps pour la cérémonie du 11 novembre 2015.

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Qui sont les poilus de Parigny-la-Rose ?

Quatre villageois (Edmond Prestat, René Billard, Albert Guidoux et Louis Fleury) ont perdu la vie au cours de la Première guerre mondiale. Ils avaient entre 22 et 40 ans.
Edmond Prestat et René Billard ont été tués par l'ennemi, Albert Guidoux a succombé à des blessures de guerre. Louis Fleury est mort de "cachexie paludéenne" et de dysenterie en 1917 à son retour de la bataille des Dardanelles, en Turquie.

"Trois étaient de petits agriculteurs, le quatrième était charcutier. C'était des gens d'origine souvent modeste, qui étaient partis à la guerre soucieux d'accomplir leur devoir", rappelle l'historien local, Georges Marchand.


Pourquoi n’y avait-il pas de monument aux morts à Parigny-la-Rose ?

Une fois la paix revenue, le village avait élaboré un projet de monument à leur mémoire, mais les finances manquant, le projet était "tombé à l'eau" en 1926, raconte le maire Maurice Nicolas. Il restait pour seuls souvenirs des quatre soldats la maquette du projet et une plaque de marbre gravée à leurs noms, conservées dans l'église.
Après la Seconde Guerre mondiale, trois autres noms sont venus compléter la liste des Parignycois morts pour la France.

Jusqu'à présent, dix-sept communes de la Nièvre ne possédaient pas de monument aux morts, précise Georges Marchand, soit " parce qu'elles n'avaient pas de mort, soit parce qu'elles n'avaient pas les moyens de se doter d'un monument aux morts ou parce qu'elles avaient un monument aux morts commun avec une commune voisine".

On leur doit un souvenir, même cent ans après. Ce sont des gens qui sont partis pour défendre leur patrie; ils n'ont pas hésité un seul instant à aller se battre.


Quand a-t-on décidé de rendre hommage à ces poilus nivernais ?

En 2014, à l'occasion du centenaire du début de la guerre de 1914-1918, Parigny-la-Rose, qui compte actuellement 39 habitants, avait fait sonner le tocsin et organisé une cérémonie dans l'église.
La nécessité d'ériger un monument aux morts au cœur de la commune était alors apparue.

"J'estime qu'on leur doit un souvenir, même cent ans après", déclare le maire. "Ce sont des gens qui sont partis pour défendre leur patrie; ils n'ont pas hésité un seul instant à aller se battre".
Des trémolos dans la voix, le sexagénaire ajoute que la population "doit ça" à ces quatre hommes, qui "n'ont pas forcément eu de médaille". "Et à travers eux, il y a tous ceux qui sont morts, les tirailleurs marocains, les tirailleurs sénégalais, les Chinois qui sont venus creuser les tranchées", conclut le maire bourguignon.


Qui a financé le monument aux morts de Parigny-la-Rose ?

Pour le sculpteur Viorel Enache, participer à un tel projet était une première. Une vingtaine de jours ont été nécessaires à l'artiste d'origine roumaine pour réaliser cette oeuvre "très symbolique".
Il s’agit de trois pierres, qui représentent "trois pages d'histoire" avec, au centre, l'église de Parigny et sous des feuilles de chêne, deux personnages agenouillés près d'une flamme du souvenir.
Ce monument, qui a coûté entre 3 500 et 4 000 euros, a été financé par des associations locales et des dons privés.

Cent ans après, le petit village de Parigny-la-Rose, dans la Nièvre, répare un oubli : ses quatre poilus tués pendant la Grande Guerre ont désormais leur monument aux morts, des pierres sculptées dressées près de l'église et de la route principale, à temps pour la cérémonie du 11 novembre 2015. Intervenants : Maurice Nicolas, maire de Parigny-la-Rose Viorel Enache, sculpteur du monument de Parigny-la-Rose Françoise Alexander-Crochet, membre de la famille du soldat Jean Crochet Jean-Louis Crochet, membre de la famille du soldat Jean Crochet
Reportage : Régis Guillon et Cécile Claveaux / Montage : Patrick Jouanin / Intervenants :
  • Maurice Nicolas, maire de Parigny-la-Rose
  • Viorel Enache, sculpteur du monument de Parigny-la-Rose
  • Françoise Alexander-Crochet, membre de la famille du soldat Jean Crochet
  • Jean-Louis Crochet, membre de la famille du soldat Jean Crochet
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