L'éco-pâturage se développe pour valoriser la végétation sur des parcelles et éviter un désherbage mécanique. Après les collectivités, des entreprises s'y mettent aussi. C'est le cas d'un transporteur de Cosne-sur-Loire, qui fait appel à des moutons et à leur bergère pour l'entretien d'un terrain.
Deux brebis broutant sur une parcelle d'herbe. La scène pourrait être tout à fait banale, si elle ne se passait pas en pleine zone industrielle. À Cosne-Cours-sur-Loire (Nièvre), le terrain de l'entreprise MTA est tondu depuis quelques mois grâce aux brebis de Camille Rouchon. La jeune femme a signé un contrat pour en assurer l'éco-pâturage.
"Je m'engage sur l'entretien du terrain. J'adapte le nombre d'animaux en fonction de la pousse de l'herbe, détaille-t-elle. On est en automne donc on a diminué le nombre d'animaux. L'herbe a arrêté de pousser. Le but est qu'ils soient là le maximum de temps sur l'année, jusqu'à ce qu'il n'y ait plus d'herbe et qu'on les rentre en bâtiment pour être nourris au foin."
"Il faut faire une ou deux fois dans l'année un complément d'entretien mécanique, pour toutes les plantes qu'elles n'aiment pas, les chardons par exemple. Mais sur la pousse de l'herbe, elles sont très efficaces", ajoute-t-elle.
Clé en main
Ce transporteur paye près de 600 euros, pour un an de maintenance des 4 500 mètres carrés. L'offre clé en main lui permet d'optimiser une friche et d'afficher un engagement écologique.
"On en parle entre nous, on va les voir le matin et le soir. Ça apporte un plus, les gens en parlent, indique Christophe Dufeu, le responsable d'agence. On travaille dans un secteur d'activité qui n'est pas forcément bien vu d'un point de vue écologique. Les camions sur la route n'ont pas toujours une très bonne image. Donc ça nous apporte une image un peu plus positive."
Camille Rouchon a débuté son activité en mai 2021. À terme, si elle trouve des contrats, elle souhaite augmenter son cheptel. Pour l'heure, il est composé d'une vingtaine de brebis et deux chevrettes pour un apport différent. "Les chevrettes, c'est vraiment pour un entretien complémentaire par rapport aux brebis. Tout ce qui est ronces, broussailles, elle en sont vraiment friandes. Beaucoup plus que de l'herbe", précise la bergère installée à Bitry, au nord de Cosne.
Elle recherche maintenant de nouvelles entreprises ou des collectivités pour développer l'éco-pâturage dans la Nièvre et valoriser ainsi des parcelles perdues si la végétation était seulement tondue.