L'installation de sept éoliennes, sur les hauteurs boisées de Saint-Germain-des-Bois, soulève un vent de contestation dans ce petit village nivernais situé au pied du Morvan. Les habitants craignent avant tout les nuisances sonore et esthétique.
À l’extérieur de son village, Agnès Devoucoux montre le bois qui barre l’horizon d’un geste de la main. Au-dessus de la masse verte, la maire de Saint-Germain-des-Bois nous demande d’imaginer des éoliennes imaginaires, d’une hauteur de 150 mètres.
Mais ces éoliennes pourraient justement voir le jour. Sur la crête, sept mats pourraient voir le jour dans les prochaines années, autorisés par le préfet. Ce projet inquiète l’élue et bon nombre de ses administrés, soucieux de préserver le paysage qui s’offre à eux à l’horizon.
Le dossier revient régulièrement sur la table depuis 2008, mais pour la maire l'emplacement est mal choisi. « Il n’y a jamais eu de vent ici, les plus anciens vous le diront ! Et comment peut-on venir massacrer une forêt pour y mettre de l’éolienne ? » s’insurge Agnès Devounoux, qui est aussi présidente de l’Association pour la défense et le développement du Haut-Nivernais.
L’emplacement du futur parc éolien concerne trois communes, dont deux sont officiellement favorables. Mais à Saint-Germain-des-Bois, les habitants se mobilisent. Ils craignent les nuisances que pourrait engendrer la proximité du site avec le village de 130 habitants. Ils craignent avant tout les nuisances sonore et esthétique.
Deux parcs en projet
Le projet avait déjà connu deux refus préfectoraux et un rejet des recours de l'entreprise au mois de mars 2017 par le tribunal administratif. Mais pour la préfecture, le dossier a été retravaillé. Le département a vocation à participer à la lutte contre le changement climatique quand les règles sont respectées.
Deux parcs éoliens sont en production dans la Nièvre, et deux autres ont été validés. Une quinzaine sont en cours d'instruction ou à l'étude. Celui de Saint-Germain-des-Bois devrait être suspendu dans les prochains mois, le temps de la contestation en justice de l'arrêté l'exploitation.