Une personne a été interpellée dans la Nièvre mardi dans le cadre d'une enquête sur un groupuscule néonazi, soupçonné d'avoir voulu préparer une action violente. Elle a été mise en examen vendredi.
Cinq personnes appartenant à la mouvance néonazie et soupçonnées d'avoir voulu préparer une action violente contre une loge maçonnique notamment, ont été mis en examen vendredi 24 septembre 2021 pour "association de malfaiteurs terroriste criminelle", a-t-on appris de source judiciaire.
Quatre ont été placés en détention provisoire, le cinquième qui a sollicité un débat différé, a été incarcéré provisoirement en attente de ce débat devant le juge des libertés et de la détention qui aura lieu le 30 septembre, a précisé la même source.
Ces cinq personnes, âgées de 23 à 58 ans, appartenant au groupuscule baptisé "Honneur et nation", avaient été placées en garde à vue mardi 21 septembre.
Trois d'entre elles ont été interpellées dans la Nièvre, en Charente-Maritime et dans les Hauts-de-Seine. Les deux autres, incarcérées dans le cadre de l'enquête sur l'enlèvement en avril de la petite Mia, ont été extraites de prison pour être placées en garde à vue dans cette nouvelle procédure.
Déjà des arrestations en mai
Trois autres membres du même groupuscule avaient déjà été mis en examen pour "association de malfaiteurs terroriste criminelle" et écroués début mai, soupçonnées d'avoir participé à la préparation de l'action violente contre une loge maçonnique notamment.
Les personnes interpellées mardi font partie de l'entourage de ces trois membres déjà mis en examen, selon une source proche du dossier. Parmi elles figure Sébastien Dudognon, un ex-responsable du Front national de la jeunesse en Corrèze.
Elles sont soupçonnées d'avoir voulu préparer une action violente, potentiellement contre une loge maçonnique mais le projet ne semblait toutefois pas imminent. Selon une source proche de l'enquête, elles visaient également d'autres cibles non précises comme des centres de vaccination, des personnalités, des journalistes…
Tentative de fabrication d'explosifs
Dans ce cadre, le groupe a tenté de fabriquer des explosifs, selon cette source.
Les trois premiers mis en examen avaient été interpellés en mai à la suite d'échanges entre eux, et notamment parce qu'ils faisaient des recherches sur d'éventuels explosifs et avaient effectué des repérages.
Selon une source proche du dossier, certaines de ces personnes étaient en contact avec Rémy Daillet. Cette figure du mouvement complotiste français qui résidait en Malaisie avait été expulsé du pays, puis mis en examen notamment pour "complicité d'enlèvement d'un mineur en bande organisée", en l'occurrence la petite Mia en avril, et écroué en France.
Depuis 2017, six enquêtes liées à des projets d'attentats d'ultradroite ont été ouvertes par le parquet antiterroriste. L'une d'elles, visant un groupuscule baptisé OAS, a déjà abouti au renvoi en correctionnelle de six personnes. Leur procès a débuté mardi à Paris.