C’est une déclaration qui fait polémique. La semaine dernière, faisant référence au sapin de Noël, le maire de Bordeaux confiait qu’il ne souhaitait plus d’ « arbre mort » sur la place centrale de la commune. Dans le Morvan, les producteurs réagissent.
Les sapins de Noël sont-ils menacés ? C'est en tout cas le cas à Bordeaux où le nouveau maire écologiste de la ville ne semble plus en vouloir sous ses fenêtres. La semaine dernière, Pierre Hurmic l'élu de la capitale girondine, évoquait « des arbres morts » lors d'une conférence de presse. «Nous ne mettrons d'arbres morts sur les places de la ville» avait-il indiqué.
1 million de sapins chaque année
Mais dans le Morvan, où est produit environ un quart des sapins de Noël français, cette déclaration passe mal. A Brassy, dans la Nièvre, Christophe Mauny fait pousser ses arbres depuis 38 ans. Il en vend près de 45 000 par/an. "C’est gratuit cette phrase ! Quand je mange ma salade verte, je mange une salade morte. Le bois de chauffage, c’est du bois de chauffage mort. Quand on construit une maison en bois, ce sont des arbres morts !" s'agace le producteur.Au delà du symbole, la profession met en avant son poids économique. "C’est un peu choquant parce que derrière tout ca, il y a toute une filière, détaille Christophe Mauny. Le Morvan vit autour du sapin ! Au moment de Noël, j’ai 25 saisonniers qui viennent des villages d’à coté. On fait vivre les restaurants, on fait vivre les boulangeries. On fait vivre toute l’économie locale ! Mais qu’est-ce qu’on deviendrait sans sapins ? Ce serait une véritable catastrophe. Ce serait une région entière qui meurt." Chaque année, environ 1 million de sapins sont produits dans le Morvan sur près de 1 500 hectares de plantations selon le Parc naturel régional du Morvan.
Face à la contestation, le maire de Bordeaux, Pierre Hurmic envisage désormais une consultation locale.
REVOIR : le reportage vidéo
Reportage à Brassy (Nièvre) signé Mathis Lescanne, Yoann Etienne